Ségolène Royal a accusé en termes très explicites le Premier ministre, Manuel Valls, d'avoir autorisé le rejet de boues rouges dans le Parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône). Cette décision - qu'elle désapprouve - a été annoncée mardi par le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Et la ministre de l'Ecologie n'a pas pris de pincettes pour expliquer les tenants et aboutissants de l'affaire. «L'ordre est venu du Premier ministre au préfet, direct», a indiqué Ségolène Royal à l'AFP. «Je désapprouve cette décision, je n'ai pas du tout changé d'avis, je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi», a-t-elle expliqué. Le préfet a autorisé la poursuite d'activité de l'industriel Altéo et le rejet en mer, pour une durée de six ans, d'effluents résultant de la production d'alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques. Plusieurs associations de défense de l'environnement et de riverains dénoncent la toxicité de ces boues rouges. «Il aurait fallu avoir le courage d'imposer à l'entreprise une mutation du site et une dépollution, estime la ministre. Là, l'entreprise a obtenu une dérogation pour continuer à polluer.» Ségolène Royal va jusqu'à espérer «qu'il y aura des recours pour que toute la clarté soit faite».