Pour l'instant, ils n'ont pas prévu de le déranger sur ce flanc-là. Après les attentats de novembre, les dirigeants de l'aile gauche du PS ont révisé leurs intentions de réclamer, d'ici cet été, une primaire présidentielle. «Nous avons pensé, en responsabilité, qu'il ne fallait rien faire qui projette les Français dans la présidentielle», expliquait avant les fêtes l'un de leur chef de file, le député Christian Paul. «A un moment, la question surgira», ajoutait son camarade Laurent Baumel.
Mais pour la direction du PS, pas question d'ouvrir ce dossier. Et ce, même si, dans leurs statuts, les socialistes ont inscrit à l'article 5.3.1 que «le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l'ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et coorganisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer». La priorité du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, est de lancer en janvier son «Alliance populaire» pour organiser une convention en novembre… pile à la date où aurait pu se dérouler une primaire. Si les candidats à une éventuelle désignation se font rares - Benoît Hamon a fait part de ses intentions l'automne dernier -, un député parfois critique mais resté légitimiste, Jean-Patrick Gille, a relancé la question samedi sur Twitter. Et si, dans les mois qui viennent, l'éclaircie ne vient pas sur le front de l'emploi, les voix socialistes pour désigner un autre candidat que Hollande pourraient être bien plus nombreuses.
Au gouvernement, on ne veut pas entendre parler de ce scénario. «Si certains ont des obsessions sur la primaire, je leur conseille de consulter», a castagné Jean-Marie Le Guen, dimanche sur RTL. Mais si, à l'Elysée, on ne voit pas l'utilité pour Hollande de redescendre dans l'arène socialiste, c'est une autre histoire d'organiser une désignation présidentielle avec toutes les autres forces de gauche afin de limiter le nombre des candidatures, de se rassembler dès le premier tour et d'être certain d'être présent au second. A condition que, contrairement à 2011, les écologistes et les communistes acceptent l'exercice. Ce qui n'est pas prévu.