Transformer un accord mondial historique en arme de politique nationale. Telle est l'ambition, pour l'instant cachée, de François Hollande, qui compte bien capitaliser sur la réussite de la COP 21, largement éclipsée par les résultats des élections régionales. Lors de ses vœux, le chef de l'Etat a fixé une direction : «La France a désormais la responsabilité de mettre en œuvre ce qui a été décidé pour la planète. Mais aussi de prendre un temps d'avance, d'être un exemple. C'est pourquoi nous lancerons un programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la croissance verte.»
Selon un ministre du premier cercle, le gouvernement devrait être en mesure de présenter une première feuille de route courant mars, une fois refermée la séquence de la révision constitutionnelle. A charge pour Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, d'élaborer une série de mesures suffisamment ambitieuses pour que l'exécutif redevienne attractif, notamment aux yeux des Verts. Car derrière cet immense chantier, il y a aussi des considérations politiques. Un ministre hollandais décrypte : «L'écologie est un sujet qui nous permet de porter un vrai discours de gauche qui rassemble bien au-delà du Parti socialiste. D'autant que Sarkozy a aujourd'hui une image anti-écolo.» Ce qui permettrait à Hollande de faire rentrer une personnalité d'EE-LV dans un possible remaniement. «Mais ce ne sera pas du débauchage individuel, cela répondra à une vraie politique», poursuit ce fidèle du chef de l'Etat.