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Analyse

Les sept défis capitaux de Hollande

Déchéance de nationalité, la polémiquedossier
Le premier semestre 2016 sera décisif pour le chef de l’Etat, qui doit réformer sans braquer en vue de la présidentielle.
François Hollande lors de ses vœux télévisés aux Français, le 31 décembre. (Photo Boris Allin. Hans Lucas)
publié le 3 janvier 2016 à 19h31

Si ses vœux télévisés du 31 décembre ne «ressembl[aient] a aucun de ceux qui les ont précédés», l'année 2016 de François Hollande s'annonce aussi inédite et décisive. Elle décidera si le septième président de la Ve République peut se présenter à sa propre succession. Pour l'Elysée, le calendrier des six prochains mois est donc déterminant. Le Président voit se dresser devant lui une première série d'obstacles à franchir (lire pages 3 et 4) s'il veut espérer sinon l'emporter, au moins concourir dans dix-huit mois. Et il ne doit ni abîmer sa stature de chef d'Etat - toujours très fragile - ni fracturer davantage son noyau d'électeurs qui, à sa gauche, ont pu être déboussolés par certains choix économiques ou, dernièrement, par la déchéance de nationalité.

Fin 2015, on pensait ainsi le chef de l'Etat requinqué par les événements : bond de popularité post-attentats, succès diplomatique dans la lutte contre le réchauffement climatique, cinq régions conservées à gauche aux régionales. Pourtant, en confirmant, à la surprise générale, le 23 décembre, qu'il maintenait l'extension de la déchéance de nationalité dans sa révision constitutionnelle, Hollande a rebattu les cartes politiques, dans son camp comme dans celui d'en face (lire page 6). A moins, justement, que ce ne soit le but recherché. Quoi de mieux, lorsque tout est en désordre, que de pouvoir, par la fonction qu'il occupe, incarner une certaine stabilité et un nouveau triptyque que scandent ses communicants : «Protection, mouvement, rassemblement.»

Pour cela, le mois de janvier lui offre ce qu'il faut de commémorations. Après un Conseil des ministres lundi, Hollande entamera une série d'hommages aux victimes des attentats de Paris, un an après les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Plaques dévoilées mardi dans la capitale et samedi à Montrouge (Hauts-de-Seine), vœux aux forces de sécurité jeudi à la préfecture de police de Paris avant de participer à un hommage-concert place de la République, dimanche. Entre-temps, vendredi, il se sera rendu, pour la première fois de son quinquennat, sur la tombe de François Mitterrand, à Jarnac (Charente), pour le 20e anniversaire de la mort de son prédécesseur socialiste à l'Elysée. Un mois de janvier pour se présenter comme «garant de l'unité» du pays, comme de la gauche. Ce qu'avait choisi Mitterrand en 1988, avant d'être réélu. Pour une réédition, Hollande signerait volontiers.

En février, s’extraire du bourbier de la déchéance

C'est le gros morceau de ce premier trimestre : réussir à faire adopter la révision constitutionnelle annoncée au lendemain des attentats de janvier et dont la première lecture est prévue le 3 février à l'Assemblée nationale. Si l'inscription de l'état d'urgence (lire ci-contre) dans la Constitution ne devrait pas poser trop de problème, le projet de loi pourrait très bien capoter sur l'article 2 du texte concernant la déchéance de nationalité visant les personnes «définitivement condamnées» pour un «crime contre la vie de la nation». Alors qu'on pensait qu'il avait décidé de laisser tomber la mesure, Hollande a pris à revers une très grande partie des parlementaires de gauche qui ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas cette proposition. Et comme il faut un vote conforme des deux chambres (Sénat et Assemblée) puis une majorité des trois cinquièmes du Parlement réuni en Congrès à Versailles, l'exécutif a autant besoin de recoudre son camp que de contenter une partie de la droite s'il veut aller au bout. Dans ses vœux, le chef de l'Etat a ainsi renvoyé le Parlement à «ses responsabilités». Tout en jugeant «légitime» le débat qui agite la gauche depuis l'adoption du projet de loi en Conseil des ministres le 23 décembre, Hollande a bien insisté dans son allocution sur la nécessité de «ne pas se désunir» et de «prendre les bonnes décisions, au-delà des clivages partisans et en conformité avec nos principes essentiels».

Si l'exécutif a reçu, dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche, le soutien de 14 parlementaires PS, les élus socialistes opposés à la réforme restent très nombreux. Le bureau national du PS risque d'être très agité sur le sujet ce lundi soir et de se mettre en quête de solutions alternatives. «La restauration d'une peine d'indignité nationale - symbole pour symbole - semble recueillir davantage de consensus parce qu'elle a le mérite de ne pas distinguer les Français selon leurs origines», a ainsi proposé Olivier Faure, l'un des porte-parole du PS, dans une interview aux Echos. Mais, dimanche, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement a envoyé une fin de non-recevoir à ce type de solution : «En aucune façon nous ne pourrions accepter de voir ce texte dénaturé ou partir dans des surenchères», a déclaré Jean-Marie Le Guen sur RTL, assurant que la révision constitutionnelle trouverait sa majorité et que son adoption par référendum n'était «absolument pas à l'agenda du gouvernement». En revanche, il a expliqué qu'il y «aura une réflexion» sur une solution évoquée ces derniers jours par certains soutiens de Hollande : pouvoir déchoir de leur nationalité tous les Français, au risque de créer des apatrides.

D’ici à la fin février, réussir la sortie de l’état d’urgence

La date est fixée au 26 février. Ce jour-là, conformément à la décision adoptée fin novembre par le Parlement de le prolonger de trois mois, l'état d'urgence se terminera. Selon nos informations, l'exécutif n'a pas l'intention de le décréter à nouveau et de revenir devant les parlementaires pour une nouvelle prolongation. Et ce alors que le Premier ministre, Manuel Valls, et Bernard Cazeneuve à l'Intérieur n'avaient pas exclu cette possibilité. François Hollande lui-même, dans ses vœux du 31 décembre, a prévenu que le pays «n'en [avait] pas terminé avec le terrorisme». Mais, à l'Elysée, on ne veut pas prêter le flanc aux critiques d'un «état d'urgence permanent» alors que, fin février, députés et sénateurs auront déjà débuté leurs joutes sur la révision constitutionnelle. L'idée serait donc de prouver qu'il est possible, malgré le risque terroriste toujours présent, de lutter contre les filières jihadistes avec les règles judiciaires habituelles, tout en inscrivant, concomitamment, l'état d'urgence à l'article 36 de la Constitution. Pour l'instant, si une partie de la gauche, échaudée par les assignations à résidence de syndicalistes ou de militants écologistes durant la COP 21, continue de mettre en garde l'exécutif contre le danger d'inscrire dans le marbre ce qui, selon l'expression du patron des députés communistes, André Chassaigne, «pourrait demain créer un régime d'exception», une large majorité de parlementaires devrait se retrouver pour voter la proposition inscrite à l'article 1 du projet de loi constitutionnelle.

En mars, retranscrire la COP 21 en actes

Transformer un accord mondial historique en arme de politique nationale. Telle est l'ambition, pour l'instant cachée, de François Hollande, qui compte bien capitaliser sur la réussite de la COP 21, largement éclipsée par les résultats des élections régionales. Lors de ses vœux, le chef de l'Etat a fixé une direction : «La France a désormais la responsabilité de mettre en œuvre ce qui a été décidé pour la planète. Mais aussi de prendre un temps d'avance, d'être un exemple. C'est pourquoi nous lancerons un programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la croissance verte.»

Selon un ministre du premier cercle, le gouvernement devrait être en mesure de présenter une première feuille de route courant mars, une fois refermée la séquence de la révision constitutionnelle. A charge pour Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, d'élaborer une série de mesures suffisamment ambitieuses pour que l'exécutif redevienne attractif, notamment aux yeux des Verts. Car derrière cet immense chantier, il y a aussi des considérations politiques. Un ministre hollandais décrypte : «L'écologie est un sujet qui nous permet de porter un vrai discours de gauche qui rassemble bien au-delà du Parti socialiste. D'autant que Sarkozy a aujourd'hui une image anti-écolo.» Ce qui permettrait à Hollande de faire rentrer une personnalité d'EE-LV dans un possible remaniement. «Mais ce ne sera pas du débauchage individuel, cela répondra à une vraie politique», poursuit ce fidèle du chef de l'Etat.

De mars à mai, revoir sans casse le code du travail

Sur le papier, ce sont des textes «à risque» pour le gouvernement. Celui porté par Myriam El Khomri doit réformer le code du travail, et celui de son collègue Emmanuel Macron (Economie) doit se concentrer sur les «nouvelles opportunités économiques». Mais quand la première a déjà un calendrier - en Conseil des ministres dans la première semaine de mars, vote définitif au Parlement prévu en mai -, l'autre n'en a toujours pas. En coulisse, plusieurs responsables évoquent déjà une «fusion» des textes El Khomri et Macron en un grand projet de loi piloté par la ministre du Travail. «C'est possible, mais pas tranché», répond-on à l'Elysée. Dimanche sur RTL, Jean-Marie Le Guen s'est montré évasif sur le sort d'une loi «Macron 2» : le ministre de l'Economie «travaille aujourd'hui à construire un certain nombre de propositions, notamment mais pas simplement de nature législative. Elles seront formulées en leur temps», a éludé le secrétaire d'Etat. «Il y a tout un volet de mesures économiques, notamment sur l'innovation, qui n'ont rien à faire dans un projet de loi emploi», rétorque un membre du gouvernement qui «ne croi[t] pas du tout» à la disparition du texte Macron. La fusion aurait en tout cas deux avantages politiques pour l'exécutif : d'une part, Macron ne serait pas livré à une partie de la gauche déjà abîmée par la révision constitutionnelle ; d'autre part, en cas de blocage à l'Assemblée, il serait possible de tout faire passer en 49.3. Depuis 2008, le gouvernement ne peut - hors texte budgétaire - utiliser qu'une seule fois par session cette disposition.

Pour autant, si le projet de loi El Khomri pourrait faire plaisir au Medef en reprenant le plafonnement des indemnités de licenciement - mesure retoquée par le Conseil constitutionnel dans la loi première loi Macron -, il ne s'annonce pas forcément explosif. La ministre devrait ainsi reprendre un certain nombre de préconisations de Robert Badinter, dont les conclusions de la mission qu'il s'est vu confier sont attendues d'ici deux semaines. Et le terrain a déjà été déminé : pas touche aux fondamentaux (temps de travail, CDI et salaire minimum) et naissance d'une «nouvelle sécurité professionnelle» en instaurant un cadre législatif au compte personnel d'activité. Mais si ce texte passe sans encombre, un autre pourrait être inscrit au menu des socialistes avant ou après l'été : celui des nouvelles règles d'indemnisation chômage. Car si les négociations - déjà mal embarquées - entre partenaires sociaux échouent, le gouvernement a promis de s'en occuper «très vite». A Matignon, on évoque déjà la «dégressivité des indemnités après deux offres»… tout en jurant que ce n'est pas dans les tuyaux.

Le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec des jeunes titulaires d’un emploi d’avenir, à l’Elysée, en mars 2014. (Photo Laurent Troude)

En mai ou juin, obtenir une baisse du chômage

Dans l'entourage de François Hollande, personne ne veut spéculer sur un autre scénario que celui de la baisse du chômage au cours de ce premier semestre. D'autant qu'en conditionnant sa candidature à une baisse «durable et crédible», le chef de l'Etat ne dispose pas aujourd'hui de porte de sortie.

Le 27 juillet, à l'occasion du dîner annuel de l'Association de la presse présidentielle, à Paris, Hollande s'était fait très précis. «C'est dans l'année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu'il y ait une baisse du chômage tout au long de l'année 2016», avait-il affirmé. L'enjeu étant, pour lui, de «faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible».

Lors de ses vœux pour 2016, le Président a repris son antienne : «S'il y a un état d'urgence sécuritaire, il y a aussi un état d'urgence économique et social. La lutte contre le chômage reste ma première priorité.» Le 18 janvier, à l'occasion des vœux devant les forces vives au Conseil économique, social et environnemental, Hollande détaillera donc les mesures de son nouveau et dernier plan contre le chômage structuré autour de trois piliers : un plan de formation pour 500 000 chômeurs, une relance de l'apprentissage (lire ci-contre) et un plan d'aide à l'embauche calibré pour les PME, en allant «encore plus loin dans les baisses de charges», selon les mots de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement. Une semaine plus tôt, il aura annoncé des mesures pour généraliser le service civique (lire Libération des 2 et 3 janvier). Mais déjà, un ministre reconnaît qu'il n'y a rien de révolutionnaire en préparation : «A ce stade, les mesures emploi envisagées sont risibles. Ils veulent mobiliser les fonds de la formation professionnelle, ce qui pourrait concerner plusieurs dizaines de milliers de jeunes qui sortent des chiffres du chômage. Mais sur l'apprentissage, on a totalement instabilisé le système depuis 2012, et ça ne marchera pas plus rapidement cette année.»

Un poids lourd du gouvernement prend aussi ses distances : «Pour que la formation des chômeurs fonctionne de façon efficace, il faut impérativement l'aide des régions, sinon on n'y arrivera pas.» Et comme sept régions ont basculé à droite, il est devenu très compliqué pour le gouvernement de mobiliser l'opposition sur un objectif aussi décisif pour l'avenir de Hollande. Pour autant, le chef de l'Etat pourrait être sauvé par la conjoncture. Avec le petit retour de la croissance (autour de 1,1 % en 2015 et 1,5 % en 2016), l'exécutif a de bonnes chances de réussir son pari d'inverser pour de bon la courbe du chômage. C'est en tout cas le pronostic de l'Insee, dans sa dernière note de conjoncture. Après un coup d'arrêt au troisième trimestre 2015 et la création de 25 000 postes en fin d'année, la France en créerait 35 000 sur les trois premiers mois de 2016. Conséquence : ces créations d'emplois, supérieures à la hausse de la population active, conduiraient à une baisse du chômage. Le taux de sans-emploi passerait de 10,6 % aujourd'hui à 10,4 % mi-2016 (10 % en métropole). Une baisse (très modeste) qui ramènerait le chômage en France à son niveau… de mi-2015. Une petite amélioration qui permettrait à Hollande de se déclarer, mais pas d'éteindre les critiques de la droite (et d'une partie de la gauche) sur l'inefficacité de sa politique.

D'ici au mois de juin, promouvoir une mesure de gauche

Ce ministre finit l'année sur un constat désolé : «Jamais Hollande n'a tenu un discours fort sur le social comme il a pu le faire sur le régalien. Pour lui et Valls, ces questions ne sont pas prioritaires pour la campagne de 2017 qui, selon eux, se jouera sur l'identité. Ce que nous sommes nombreux à contester.» Pour répondre à cette critique issue de son propre camp, le chef de l'Etat ne compte pas sortir de son chapeau une grande mesure qui parle à la gauche, mais installer son «compte personnel d'activité» (CPA) comme la grande œuvre sociale de son quinquennat, celle à même de faire basculer la France dans cette flexisécurité si chère à la social-démocratie scandinave. Pour qualifier cette avancée qui doit permettre à chaque salarié de conserver ses droits (formation, retraite, chômage) tout au long de sa carrière, Hollande a déjà trouvé un slogan : «Le capital de ceux qui travaillent.» Pour autant, un ministre hollandais reconnaît qu'il est urgent de donner à ce CPA encore méconnu des Français «un peu plus de chair». Prévu pour entrer en vigueur début 2017, le dispositif doit être précisé par le texte de loi de Myriam El Khomri, la ministre du Travail, présenté en Conseil des ministres la première semaine de mars. Le même ministre explicite les sous-entendus politiques. «Ce dispositif nous permet de tenir un discours qui rassemble la gauche et le centre. D'une part, on ne valorise pas le statut mais la mobilité et, d'autre part, on met en avant les droits collectifs au service des intérêts de chaque salarié.» Une synthèse parfaitement hollandaise.

D'ici juin, éviter une primaire ou un éclatement des candidatures

Pour l'instant, ils n'ont pas prévu de le déranger sur ce flanc-là. Après les attentats de novembre, les dirigeants de l'aile gauche du PS ont révisé leurs intentions de réclamer, d'ici cet été, une primaire présidentielle. «Nous avons pensé, en responsabilité, qu'il ne fallait rien faire qui projette les Français dans la présidentielle», expliquait avant les fêtes l'un de leur chef de file, le député Christian Paul. «A un moment, la question surgira», ajoutait son camarade Laurent Baumel.

Mais pour la direction du PS, pas question d'ouvrir ce dossier. Et ce, même si, dans leurs statuts, les socialistes ont inscrit à l'article 5.3.1 que «le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l'ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et coorganisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer». La priorité du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, est de lancer en janvier son «Alliance populaire» pour organiser une convention en novembre… pile à la date où aurait pu se dérouler une primaire. Si les candidats à une éventuelle désignation se font rares - Benoît Hamon a fait part de ses intentions l'automne dernier -, un député parfois critique mais resté légitimiste, Jean-Patrick Gille, a relancé la question samedi sur Twitter. Et si, dans les mois qui viennent, l'éclaircie ne vient pas sur le front de l'emploi, les voix socialistes pour désigner un autre candidat que Hollande pourraient être bien plus nombreuses.

Au gouvernement, on ne veut pas entendre parler de ce scénario. «Si certains ont des obsessions sur la primaire, je leur conseille de consulter», a castagné Jean-Marie Le Guen, dimanche sur RTL. Mais si, à l'Elysée, on ne voit pas l'utilité pour Hollande de redescendre dans l'arène socialiste, c'est une autre histoire d'organiser une désignation présidentielle avec toutes les autres forces de gauche afin de limiter le nombre des candidatures, de se rassembler dès le premier tour et d'être certain d'être présent au second. A condition que, contrairement à 2011, les écologistes et les communistes acceptent l'exercice. Ce qui n'est pas prévu.