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Libération
Critique

Ne pas «Looper» le coche

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Publié le 03/01/2016 à 17h21

Dans un futur décadent, la mafia expédie dans le passé ceux dont elle veut se débarrasser. Et les exécuteurs finissent par devoir tuer une version plus âgée d’eux-mêmes.

Ce qu'en a pensé Libé à sa sortie : «Looper ne peut qu'impressionner de prime abord. Ne serait-ce que par la puissance de son classicisme upgradé à coup d'effets numériques et de belles trouvailles théoriques, développant une narration d'une clarté cristalline à travers le labyrinthe archi-enchevêtré de son scénario. C'est aussi sa limite, tant il semble composer pareil écheveau dont chaque fragment byzantin est là pour s'imbriquer dans un autre, moins par ambition esthétique que pour flatter l'intelligence d'un spectateur à qui le film administre sans cesse la démonstration appuyée de sa propre virtuosité. Soit un peu à la manière d'un Christopher Nolan. Bien qu'épris d'hypermaîtrise, le film n'est pourtant pas dénué de troublants paradoxes et de séduisants aspects. Ici, sa peinture frappante d'un monde dont le rétrofuturisme dégradé paraît le décalque grotesque du nôtre. Là, la jolie idée d'une drogue qui ne s'injecterait que par les yeux, façon collyre, dans un principe d'aveuglement liquide.»