Enterré. Depuis son bureau, Manuel Valls a refusé, mercredi soir, d'étendre la déchéance de nationalité à «tous les Français» jugés coupables pour crimes terroristes. Une solution proposée par certains socialistes afin d'éviter de stigmatiser les seuls binationaux. Dans une interview à BFM TV, le Premier ministre a ainsi estimé que si le Parlement pouvait faire évoluer le projet de loi constitutionnelle adopté fin décembre en Conseil des ministres, il y avait «une condition [...] très claire» : «La France ne peut pas créer des apatrides, c'est-à-dire des personnes sans nationalité. Cela ne serait pas conforme à l'image, ni aux valeurs ni surtout aux engagements internationaux de la France. C'est pour ça que nous n'avions pas retenu l'idée de pouvoir déchoir tous les Français de leur nationalité. Je veux être là-dessus extrêmement clair.» Cette sortie vient après la décision du bureau politique de Les Républicains qui avait, plus tôt dans l'après-midi, refusé cette idée d'une «déchéance pour tous». Le parti de Sarkozy s'est dit prêt à voter la révision constitutionnelle telle que présentée par Hollande lors du Congrès à Versailles. Mais pas si l'article 2 (celui sur la déchéance de nationalité) est étendu à tous les Français. Retour donc à la case départ pour des socialistes qui tentent de se sortir du piège d'une déchéance qu'une très grande majorité d'entre-eux ne peut accepter. Certains devraient donc avancer l'idée d'une «déchéance de citoyenneté» qui, pour le coup, les rassembleraient. Mais malgré les voix qui se prononcent contre une déchéance de nationalité que les socialistes ont combattue par le passé, Valls en est «convaincu» : «La révision constitutionnelle sera adoptée à une très large majorité.»
Manuel Valls : «Nous ne pouvons pas créer des apatrides»
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Publié le 06/01/2016 à 21h21
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