«Faites l’amour, pas les magasins.» D’accord, cher internaute, mais pourquoi pas les deux, alors que viennent de démarrer les rituelles soldes d’hiver ? Certes, voilà des semaines déjà que les boutiques jouent à «j’écrase les prix» (promos, ventes privées, prix barrés…), victimes d’un été indien depuis septembre, sans compter ce brutal rejet de consommer engendré par le 13 Novembre. Mais justement, cyniquement, il y a du stock. Et des rabais de 50 % à 60 % d’entrée de jeu. Les commerçants vont-ils se refaire ? Au premier jour, la ruée n’a pas franchement eu lieu. Mais il reste six semaines. Et moult sondages avec des boules de cristal qui, sans être raccord, n’annoncent pas de catastrophe. Et voici l’Ifop (1) qui nous prédit 84 % de Français dans les starting-blocks des soldes, contre 76 % l’an dernier. Ah, mince, un autre sondage de Toluna (2) indique, lui, qu’ils ne seront que 75,4 % (contre 77,8 % en 2014). C’est encore sans compter une étude YouGov (une de plus) qui montre, elle, que 28 % des Français prévoient de zapper les bonnes affaires (3). Un coup à brader les sondeurs ?
(1) Réalisé pour Spartoo, du 15 au 17 décembre sur un échantillon de 1 001 personnes.
(2) Réalisé pour LSA, du 28 au 29 décembre sur un échantillon de 2 012 personnes.
(3) Réalisé pour MaReduc du 18 au 21 décembre sur un échantillon de 1 007 personnes.
72,1 %
C’est la proportion de Français qui comptent se ruer sur les vêtements, en particulier sur les chaussures (49,7 % devraient en acheter au moins une paire) et les pantalons (47 %), selon le sondage Toluna. Viennent ensuite les articles de sport (32,1 %), le high-tech (22,7 %), la déco et l’ameublement (22,7 %) et, enfin, les produits d’hygiène et de beauté (21,5 %).
215-227 euros
Estimer quelle somme d’argent les Français prévoient de mettre dans les soldes, ce n’est pas simple… C’est en baisse, assure Toluna, qui balance un recul de 4,9 %, soit un budget de 215,5 euros. Ah mais non, rétorque l’Ifop, qui prévoit une hausse de 31 %, soit 227 euros.
62 %
C’est la part des Français qui considèrent les soldes comme une nécessité, contrairement à ceux qui les voient comme un plaisir (38 %), selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) en 2014. Neuf ans plus tôt, pourtant, ils étaient une majorité (53 %) à considérer l’inverse.
40 % voire plus…
Les plus grosses démarques sur les chaussures porteront sur les baskets et les bottines, assure le site de vente en ligne Sarenza. Le noir et le marron représenteront près de la moitié des rabais les plus importants.
XIXe
C’est le siècle (béni) de la naissance des soldes et de leur corollaire, la grande distribution. L’homme qui a eu l’idée de créer cette période de promo visant à liquider les invendus de la saison précédente serait le Français Simon Mannoury, fondateur du grand magasin parisien le Petit Saint-Thomas (ouvert en 1830 à Paris). En 1852, il devient le Bon Marché, avec Aristide Boucicaut à sa tête, qui développe vraiment les soldes avec sa fameuse «semaine du blanc» dès 1869.
56 % des Français se fixent un budget «soldes d’hiver»
…et 31 % d’entre eux le dépassent, incapables de résister à une bonne affaire. A noter : 26 % des coureurs de soldes ne se fixent ni enveloppe ni limite.
70
Depuis cette année, 70 enseignes proposent un service de réservation en ligne. Parmi elles figurent, par exemple, Gerard Darel, Naf Naf, Pimkie, Devred, Pull-In, Caroll ou encore Eram… Soit, au total, 18 000 magasins. Le principe ? L’assoiffé de bons plans repère en ligne un modèle, qu’il réserve via une plateforme. Il reçoit ensuite une confirmation de disponibilité en magasin et dispose de vingt-quatre à quarante-huit heures pour retirer en boutique l’objet tant convoité.
7
Le nombre de jours durant lesquels il est possible de retourner un article acheté sur le Net. Le vendeur peut alors vous proposer un échange, un remboursement ou un bon d’achat (sauf pour les CD et les DVD qui ont été déballés).
«Annus horribilis»
Les ventes de vêtements ont reculé de 4,7 % en novembre, selon l’Insee. La chute était déjà amorcée en septembre (- 0,6 % par rapport à 2014) et s’est poursuivie en octobre (- 1,2 %). Pour la Fédération du prêt-à-porter féminin, 2015 est tout simplement une «annus horribilis», avec des chiffres d’affaires qui ont, pour certains commerçants indépendants, dévissé de 20 %.
21,1 %
des Français indiquent avoir différé des achats depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois (-3,2 points) en vue des soldes, selon Toluna.
32 %
des consommateurs estiment que les produits intéressants ne sont pas soldés, et 14 % déclarent ne jamais trouver ce qu’ils souhaitent pendant les soldes, selon plusieurs études de Radins.com.
2 enfants
En 2014, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) notait que ce sont les ménages avec progéniture qui sont les plus intéressés par les soldes. Tandis que les couples qui n’en ont pas ne sont que 33 % à attendre ce rendez-vous bi-annuel pour leurs achats vestimentaires, ce taux grimpe à 47 % pour les parents de deux mouflets. Pour parfaire ce portrait-robot des acheteurs en promo, le Crédoc note qu’ils sont plutôt actifs et disposent d’un revenu mensuel supérieur à 750 euros. En revanche, les retraités et les ouvriers sont les profils les moins concernés.
-2 % à -3 % aux soldes d’été
Les Français ont légèrement moins dépensé lors des soldes d’été 2015 comparé à 2014, selon le cabinet spécialisé Kurt Salmon. Pourtant, la moitié des enseignes aurait cassé ses prix de 50 % dès la première semaine. A noter que les vêtements les plus vendus (les tee-shirts, les débardeurs, les sandales et les tongs) sont franchement moins rentables pour un commerçant qu’un pantalon ou une chemise.
0
Il est des enseignes qui boycottent ce grand raout. Aucune solde chez elles. Impossible, par exemple, d’acheter un lapin nain à 50 % ou un hamster au rabais. Dans un autre registre, la marque de luxe Vuitton ne pratique pas de soldes non plus.
65 %
65 % des femmes ont déclaré, en 2015, attendre les soldes pour acheter des fringues, contre 55 % d’hommes, selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
Top 7
«Vous l’auriez pas en 38 ? Non ? Bon, je mettrai des grosses chaussettes.» Selon des sources personnelles diverses, cette phrase figure dans le top 7 de celles qu’on entend tout le temps avec «j’ai la même à la maison, elle a pas bougé, je la mets tout le temps (sauf aujourd’hui)», «le cuir (jean, peu importe) va se détendre hein», «non, les produits soldés, c’est avec le point rouge», «je vais vous chercher la taille au-dessus… enfin deux tailles au-dessus», «je vous mets des produits d’entretien avec ?», «vous avez la carte du magasin ? Dommage, vous auriez 5 % tout de suite».