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Libération

Avalanche mortelle : le prof en garde à vue

par François Carrel, (à Grenoble)
publié le 14 janvier 2016 à 19h51

Le bilan définitif de l’avalanche qui a emporté mercredi, sur une piste fermée de la station iséroise des Deux Alpes, un groupe de lycéens est de trois morts et un blessé : deux adolescents, élèves d’une classe de première à option sport du collège-lycée Saint-Exupéry de Lyon, sont décédés, ainsi qu’un Ukrainien extérieur au groupe. Le professeur qui accompagnait les adolescents est polytraumatisé mais ses jours ne sont pas en danger. Tous les autres lycéens sont sains et saufs.

Le professeur a été placé en garde en vue dans l’après-midi pour des faits d’homicides involontaires, a déclaré jeudi le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Il a présenté à la presse les premiers éléments de l’enquête, jeudi soir. Il a notamment précisé que l’entrée dans la piste noire de Bellecombes était barrée mercredi par un filet d’un mètre de haut sur 50 mètres de large, avec des panneaux en quatre langues indiquant «piste fermée».

Ce filet a été enjambé par les élèves du lycée Saint-Exupéry, qui avaient, dès le matin, manifesté leur désir d’aller skier sur cette piste. L’hypothèse d’un engagement par mégarde du groupe sur la piste fermée est écartée. Plusieurs centaines de personnes avaient par ailleurs emprunté cette piste avant eux, selon le procureur.

Cette information éclaire d’un jour particulier la génèse du drame : une telle fréquentation montre bien la différence existant entre le hors-piste au sens strict du terme et le parcours d’une piste certes fermée mais très parcourue et facilement accessible au cœur du domaine skiable de la station. Le procureur a, à ce sujet, confirmé la présence d’un groupe d’une quinzaine de skieurs, notamment hongrois et roumains, qui évoluaient dans le couloir en amont des lycéens au moment où s’est déclenchée l’avalanche.

L’enquête ne fait que commencer, un grand nombre d’auditions étaient encore prévues, tandis que le professeur, toujours hospitalisé, n’a pas encore été entendu : il est donc trop tôt pour comprendre le déroulement précis mais aussi le contexte du drame, éléments qui seront indispensables afin d’éclairer le débat juridique à venir sur les responsabilités potentielles de l’enseignant comme de la station.