Et maintenant, la suite. Moins d'une semaine après le lancement dans Libération d'un appel à une primaire «des gauches et de l'écologie», et après avoir reçu un accueil plutôt favorable du côté des Verts, des communistes voire d'une partie des socialistes, les initiateurs du projet passent à la seconde étape. Ils ont d'abord prévu de publier plusieurs textes pour expliquer à nouveau leur démarche et les sujets de fond qui pourraient tisser une plate-forme commune de la gauche dans un futur programme présidentiel.
Puis, ils organiseront plusieurs «débats», ouverts bien evidemment au public. «A chaque fois nous discuterons de pourquoi et comment nous avons voulu organiser cette primaire et réfuter l'idée selon laquelle cela renforcerait le présidentialisme de la Ve République», explique l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, l'un des responsable à l'origine de ce processus de désignation. Ce proche de Daniel Cohn-Bendit livre également les premiers thèmes de ces débats qui seront animés par les intellectuels et personnalités signataires de l'appel : «Inégalité», «Europe», «Institutions», «Culture», «Ecologie»... L'objectif est de recentrer la primaire sur les idées communes à la gauche dans la perspective d'un premier programme commun et mettre - pour un temps - de côté les questions de casting.
Enfin, une première série de rencontres avec les partis politiques est prévue. Le patron du Parti communiste, Pierre Laurent, aimerait voir très vite les initiateurs de cette primaire. Viendront aussi la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Emmanuelle Cosse, et le leader de Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou. Et puisque lors de ses voeux à la presse mardi, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s'est dit «persuadé que les animateurs prendront langue avec» les socialistes, ils le prennent aux mots et rédigent déjà l'invitation pour Solférino et solliciter l'engagement du PS dans cette primaire. «On ne peut pas dire après les régionales que la catastrophe arrive, qu'il faut être responsable et qu'il faut changer les pratiques politiques pour ensuite expliquer que les règles de la Ve République empêchent le président sortant de participer à une dynamique citoyenne, estime Jadot. L'appel à l'union, ça ne peut pas être seulement à la veille du 1er tour. On va donc recontrer tout le monde et démontrer que ce que nous proposons, ce n'est pas seulement une pétititon.»