Donner la possibilité aux jeunes de 16 à 25 ans de s'engager, pour une durée de six à douze mois, dans une mission d'intérêt général, une association, un établissement public ou une collectivité locale : tel est l'objectif du service civique, entré en vigueur en 2010. Avec un enjeu double pour le gouvernement : disposer d'un dispositif qui est à la fois «un levier essentiel de citoyenneté», mais aussi «un moyen de s'insérer dans la vie professionnelle» pour les jeunes.
De fait, la mesure est plutôt consensuelle. Y compris du côté des jeunes accueillis : en octobre, ils étaient 90 % à se déclarer satisfaits de cette expérience, selon l'agence en charge du dispositif. Comme Jérémy, 21 ans, en contrat avec l'association Unis-cité, à Orléans, qui a choisi le service civique «pour se rendre utile et avoir une première approche du monde du travail». Sa mission : accompagner des personnes âgées isolées et faire de la sensibilisation au développement durable dans les quartiers. «Une expérience intéressante sur le plan humain et professionnel», explique le jeune homme. Et ce, même s'il ne touche qu'une petite indemnisation, soit 467 euros net, auxquels s'ajoutent 106 euros pour frais d'alimentation et de transports. «Cela me suffit, puisque je vis encore chez mes parents», précise-t-il.
Plus critique, le collectif Génération précaire dénonce, de son côté, un contrat «précaire» qui n'offre pas les moyens de vivre dignement et qui ne fait que retarder l'arrivée des jeunes sur un marché du travail déjà saturé. Selon une enquête TNS Sofres de 2013, six mois après leur service civique, 20 % des jeunes sont inactifs. Les autres suivent des études ou une formation (35 %), sont en stage (11 %) ou travaillent (29 %). Autre biais : le service civique n'étant pas un emploi salarié, il n'ouvre pas droit aux indemnités chômage.
Reste que les jeunes sont nombreux à solliciter une place. A tel point qu'en février, Hollande avait reconnu qu'il y avait «quatre fois plus de demandes» que de missions proposées. D'où le coup d'accélérateur promis par le Président.