Total ne fracturera pas le statu quo, pour l'instant. Même si une décision de justice l'autorise, fin janvier, à reprendre ses recherches de gaz de schiste dans la région de Montélimar (Drôme), le groupe pétrolier ne passera pas en force contre la volonté du gouvernement, qui avait abrogé son permis, a annoncé mardi son PDG, Patrick Pouyanné, sur Europe 1 : «Je pense qu'il faut qu'il y ait un consensus sur un sujet pareil», a-t-il indiqué. Le marché déprimé du pétrole n'est pas étranger à cet œcuménisme : «Je ne compte pas, en plus à 30 dollars [27 euros] du baril, allouer de l'argent sur un projet qui serait mal reçu par la collectivité nationale», a annoncé Pouyanné. Le 8 janvier, le rapporteur public du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) a préconisé que Total puisse reprendre ses recherches, car le groupe s'était engagé à ne pas recourir à la fracturation hydraulique, interdite en France par la loi du 13 juillet 2011 en raison de son impact néfaste sur l'environnement. «Pour faire de l'exploration, il ne faut pas nécessairement utiliser» cette méthode , a encore martelé mardi le patron de Total. Jugeant l'engagement de Total peu crédible, c'est sur cette base que le gouvernement avait abrogé en 2011 son permis d'exploration.
Patrick Pouyanné : «Je n’ai pas envie de passer en force sur ce sujet-là. Si la collectivité nationale ne souhaite pas qu’on fasse d’exploration de gaz de schiste, nous ne le ferons pas.»
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Publié le 19/01/2016 à 19h51
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