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Analyse

Révision constitutionnelle : ce que cache le calendrier de l’exécutif

Publié le 19/01/2016 à 19h51

Après beaucoup de supputations, le débat sur la révision de la Constitution - et son explosif article 2 sur la déchéance de nationalité - débutera finalement le 5 février. Le Palais-Bourbon est pourtant désert le vendredi, de nombreux députés rentrant dans leurs circonscriptions pour le week-end. Mais il était impossible de commencer l'examen avant le 3 février en raison du délai obligatoire de six semaines entre la présentation en Conseil des ministres du projet de loi constitutionnel (le 23 décembre) et le débat parlementaire. Pas non plus de fenêtre de tir la veille, le jeudi 4, réservé à la discussion de propositions de loi du groupe Les Républicains. Aller vite a une autre vertu : mettre fin au psychodrame interne qui déchire la majorité. D'où la décision très inhabituelle de ne pas attendre le mardi pour entamer le débat à l'Assemblée. L'idée de l'exécutif consiste à emballer la discussion générale et le vote de l'article 1 sur la constitutionnalisation de l'état d'urgence, qui fait consensus, dès le vendredi. Charge ensuite aux porte-flingues du gouvernement de communiquer tout le week-end sur cette demi-victoire pour l'exécutif. Car restera encore, au menu du lundi, la pomme de discorde absolue : la déchéance de la nationalité. Selon les calculs de l'Elysée, le vote des députés pourrait avoir lieu «le mardi ou le mercredi». Et hop, une semaine de gagnée ! Le projet de loi mettra ensuite quatre semaines à faire la navette parlementaire. Soit une arrivée au Sénat dans la semaine du 7 mars. Dans les rêves de l'exécutif, en cas de vote conforme de la Haute Assemblée, «on peut faire le congrès le lundi d'après», soit le 14 mars, projette un conseiller.