Parmi les consultations avec les présidents de groupe et chefs de parti que François Hollande doit enchaîner, ce vendredi, son rendez-vous avec les responsables LR ne devrait pas être le plus tendu. De là à pouvoir miser sur l'ensemble des voix de l'opposition pour faire adopter sa révision constitutionnelle et son explosif article sur la déchéance de nationalité ? «Le Président considère que nous sommes acquis à sa cause, mais il a tort de penser que la totalité du groupe est avec lui», prévient le député Guy Geoffroy. Certes, les opposants LR à cette mesure sont très minoritaires et «la position de principe du groupe est d'y être favorable». Le patron du groupe l'a encore rappelé mardi, tout en conditionnant ce soutien à la présentation de la loi d'application qui déclinera ce principe constitutionnel et en «attendant de voir le débat». «La cohésion est à droite et la confusion à gauche», se félicite Guillaume Larrivé, porte-parole de LR. Pourtant, une quinzaine de récalcitrants sortent ce jeudi une pétition dans le Figaro. A croire Hervé Mariton, «le jeu est bien plus ouvert au groupe LR à l'Assemblée qu'au parti», dont le bureau politique a approuvé la mesure, début janvier, à une écrasante majorité. Philippe Gosselin compte «une bonne vingtaine» de réfractaires sur les 191 membres du groupe LR. Pour certains, la déchéance est «bancale en droit et inefficace sur le plan de la lutte antiterroriste». D'autres sont rétifs au ciblage des binationaux, comme Patrick Devedjian : «Ainsi, les hommes ne naîtraient plus libres et égaux en droits.» Enfin, les gaullistes expliquent que la Constitution «n'est pas un fourre-tout».
Ces députés de droite opposés à la constitutionnalisation de la déchéance
par Laure Equy
publié le 20 janvier 2016 à 19h21
Dans la même rubrique