En pleine nuit, jeudi à 2 heures du matin, la société Carmat a annoncé le décès du quatrième patient implanté d'une prothèse de cœur artificiel qu'elle fabrique, précisant que la prothèse n'est pour rien dans le décès. De fait, la situation est plus complexe. A l'exception des deux premiers patients où la prothèse a été clairement mise en cause, - un court-circuit est à l'origine du décès, dans le premier cas -, dans les deux derniers cas, Carmat dégage en touche et exonère de toute responsabilité son «bijou technologique». C'est en grande partie vrai : ce cœur artificiel en lui-même se montre très efficient, mais sa taille et son poids posent problème. Le cœur est lourd (trois fois plus qu'un cœur normal), et pour dire simplement, la prothèse prend plus de place. Dans cette dernière implantation, les chirurgiens ont rencontré quelques difficultés avec l'ensemble de la cage thoracique. L'équipe, évoquant l'état critique «pré et postopératoire» du patient. Ce dernier, âgé de 58 ans, souffrait de défaillance bi-ventriculaire sévère et a donc été opéré le 22 décembre par l'équipe de l'hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière.
Cœur artificiel : un quatrième mort et des interrogations
par Eric Favereau
publié le 21 janvier 2016 à 19h31
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