La déchéance de nationalité devait être comprise comme une main tendue à la droite, comme le symbole d'une union nationale face au péril terroriste. Dans une tribune publiée par le Figaro, vingt parlementaires LR font savoir qu'ils ne veulent pas de ce cadeau. «Nous voterons contre la révision constitutionnelle, et appelons les parlementaires qui partagent notre analyse à en faire autant» affirment les signataires.
Initiée par Nathalie Kosciusko-Morizet et Patrick Devedjian, cette pétition est un nouveau défi pour Nicolas Sarkozy qui fait approuver le principe de la révision constitutionnelle par le bureau politique de LR. Le lieutenant d'Alain Juppé Edouard Philippe et plusieurs fillonistes, dont Bernard Debré, font partie des signataires. «Inutile et dangereux», le projet de révision relève selon eux de la «manipulation politique». Ils dénoncent «la désinvolture» de François Hollande et regrettent «l'effacement du débat à droite» voulu par Nicolas Sarkozy.
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Rappelant, avec Montesquieu, que «les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires», ils soutiennent que «ni l'état d'urgence ni la déchéance de nationalité ne requièrent une révision constitutionnelle». Et si la déchéance a valeur de «symbole», comme l'affirment Hollande et Sarkozy, ce n'est plus, selon eux qu'un symbole de «défiance» à l'égard des binationaux.
D'après les initiateurs de cette pétition, de nombreux parlementaires de l’opposition seraient susceptibles de les rejoindre. Ce qui rendrait plus improbable que jamais l’adoption de cette laborieuse révision constitutionnelle.