Ce sera finalement une relaxe. Les deux scientifiques qui devaient répondre du scandale de l'hormone de croissance devant la justice civile ont été fixés lundi sur leur sort. La cour d'appel de Paris a reconnu des «fautes» mais a prononcé une relaxe pour le professeur Fernand Dray, aujourd'hui âgé de 93 ans, et l'ancienne pédiatre Elisabeth Mugnier, 66 ans et désormais à la retraite. Ils étaient les deux derniers poursuivis dans cette affaire vieille de trente ans, ce que leurs avocats contestaient, pointant un acharnement alors que la plupart des protagonistes du drame sont morts. Entre 1983 et 1985, 1 698 enfants en insuffisance hormonale ont été traités par injection à partir de prélèvements contaminés. Quelque 120 sont morts au terme de longues souffrances entre 1985 et 2009. D'autres risquent encore de tomber malades, le temps d'incubation pouvant dépasser trente ans.
La justice vient donc de prononcer son dernier jugement, après deux procès et une relaxe générale. Un «naufrage judiciaire» dénoncé par la défense comme les parties civiles. Vingt-une d'entre elles réclamaient une ultime «reconnaissance» : dix millions d'euros environ pour le «préjudice d'anxiété». Pour la cour d'appel de Paris, Fernand Dray et Élisabeth Mugnier ont commis des fautes «d'imprudence et de négligence», mais les familles ne peuvent prétendre à réparation, ces fautes ayant été commises dans le cadre de la mission professionnelle des deux prévenus.