Jeudi soir, Valérie Pécresse, récente présidente de la région Ile-de-France, était gaie comme un pinson lors des vœux de l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF). Cette structure est issue de la fusion de tous les EPF de la région, volonté gouvernementale contre laquelle «nous, dans les Yvelines, on a beaucoup, beaucoup combattu», rappelle-t-elle. Mais tout cela est du passé. «Vous avez remarqué qu'il y a eu un changement de gouvernance à la tête de la région Ile-de-France ? blague-t-elle. Je suis devenue une défenseure de l'EPF !» Que l'élue entend même présider, même si Jean-Paul Huchon ne l'avait jamais fait.
Le rôle de l'EPFIF consiste à acheter du foncier pour le compte des collectivités, à le «porter» le temps qu'il faut, puis à le revendre à des promoteurs, des aménageurs ou des bailleurs. Présents en nombre dans la salle. Devant ces gens qui s'y connaissent un peu, Valérie Pécresse commence par rappeler son «club des maires reconstructeurs», regroupement de nouveaux élus 2014 qui avaient commencé leur mandat en bloquant les chantiers de logements lancés par leurs prédécesseurs. Au moins jusqu'à ce que le préfet leur rappelle le montant des pénalités encourues.
Jacquerie
Pendant sa campagne, Valérie Pécresse avait soutenu cette jacquerie en distribuant à la presse une douzaine d’images de ce qu’allaient devenir les bâtiments programmés grâce à l’intervention des nouveaux maires. Un système avant-après. Sauf que l'«après» était plutôt un «avant, bien avant», genre un siècle en arrière. La presse n’avait pas pris la proposition suffisamment au sérieux pour en faire des tonnes.
Mais les architectes, oui. A peine la candidate élue, l'organisation Mouvement l'accuse de «dégrader l'image d'une profession» et lui rappelle sèchement que l'architecture est une branche de la culture. Interrogée le lendemain sur France Inter, la candidate savonne un peu dans sa défense d'une architecture «bienveillante».
Désormais, la voilà qui travaille le dossier. «Je suis une fondue d'architecture contrairement à ce qu'on écrit certains journaux.» La preuve ? «Les gares du Grand Paris Express vont être assez cruciales. Il faut construire dessus. J'ai vu que certaines gares étaient plates. Je vais aller voir la SGP [Société du Grand Paris, qui construit le réseau, ndlr]…» Bonne occasion de se former. Ces messieurs-dames vont peut-être se dévouer.