Ce vendredi, les députés socialistes sont conviés à un petit-déjeuner aux allures de veillée d'armes à la questure de l'Assemblée nationale, avant le début du débat parlementaire sur le projet de révision de la Constitution et son explosive déchéance de nationalité pour les terroristes. Le nombre d'élus autour de la table donnera une première indication sur la mobilisation des socialistes, habitués à retourner dans leur circonscription le vendredi. Manuel Valls défendra le texte en personne pendant trois jours (et probablement deux nuits) avant le vote solennel, mercredi 10 février. Le compromis bricolé cette semaine convient à une grande partie des troupes PS : la mention «binationaux» ne figure plus dans le projet de loi constitutionnel et la formule interdisant de faire des apatrides sera retirée de la future loi d'application. Ce qui revient à ouvrir la déchéance à tous, «quelle que soit l'origine de son appartenance à la nation», a expliqué le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Mais il n'y aura pas de version écrite de cette promesse visant à rassurer une majorité essorée par six semaines de polémique. «On est dans l'alignement : prolongation des propos de François Hollande à Versailles et satisfaction des considérants du PS», assure Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, qui aborde ce débat «tout à fait serein». Certes, un seul opposant PS à la déchéance a été autorisé à prendre la parole lors de la discussion générale. Mais, preuve que rien ne sera simple, c'est l'un des plus fidèles du Président, Bernard Roman.
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Vote de la déchéance de nationalité : le gouvernement croit à sa formule
Déchéance de nationalité, la polémiquedossier
par Laure Bretton
publié le 4 février 2016 à 20h02
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