Le débat parlementaire sur la réforme constitutionnelle : un véritable casse-tête. Impossible de faire les comptes au milieu du flou. Le gouvernement aura du mal à remporter la mise, ce n'est pas un scoop. Vendredi, à l'occasion de l'ouverture de l'examen du texte, les députés ont pris la parole. Certains à droite y sont favorables. D'autres, non. Et c'est la même histoire à gauche, beaucoup de socialistes tiquent. Et ça dépasse la bande des frondeurs. A l'image de Bernard Roman, député du Nord. Il a expliqué : «La Constitution a la vocation de rassembler et non pas d'exclure.» Pour le député et porte-parole du PS, Olivier Faure, la bonne solution est «la déchéance de citoyenneté qu'il faut déchoir». «On naît avec un nom, une histoire et une nationalité, et on meurt avec. La France met au monde des héros mais aussi des salauds», argumente Faure. Même style pour le député Jean-Marc Germain. Il est favorable à la déchéance de «citoyenneté» et regarde du côté de la droite pour faire échouer la réforme constitutionnelle.
Le député de Paris Pascal Cherki est en première ligne depuis le Congrès de Versailles du 16 novembre. Selon le frondeur, la déchéance de nationalité est une discrimination à l'endroit des binationaux. Et la France ne peut pas «créer» des apatrides. Un sac de nœuds. Et les mots de Manuel Valls ne risquent pas d'adoucir les mœurs au PS. En fin d'après-midi, le Premier ministre a expliqué que «la déchéance de nationalité n'est pas une idée de droite, les choses ont changé. C'est une idée ancrée dans l'histoire de la République». Une sortie qui a fait tousser une partie de la gauche sur les bancs de l'assemblée. Et ce n'est que le début du débat.