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Libération

«Au nom de la Corse, notre respect et notre compassion leur sont acquis. J’estime que ma présence [à l’hommage au préfet Erignac] serait déplacée et sans doute n’est-elle même pas souhaitée.»

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Publié le 05/02/2016 à 20h21

Une première sinon une nouvelle provocation. Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, élu en décembre lors des élections territoriales, a annoncé vendredi qu'il serait absent samedi lors de l'hommage officiel rendu à Ajaccio pour le 18e anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac, meurtre pour lequel le militant nationaliste Yvan Colonna a été condamné à la perpétuité. «Dans la perspective d'une paix durable et de nouvelles relations entre la Corse et Paris, il faudra bien qu'un jour un hommage soit rendu à l'ensemble des victimes de ces quarante dernières années, dans le cadre d'une réconciliation symbolique entre tous ceux qui ont eu à souffrir du conflit», a justifié Talamoni dans un communiqué. Ses prédécesseurs, de même que les principaux élus insulaires, participent traditionnellement aux côtés des représentants de l'Etat à l'hommage au préfet Erignac, tué par balles à Ajaccio le 6 février 1998. Pour Antoni Chareyre, conseiller municipal (LR) d'Ajaccio, «la décision prise par monsieur Talamoni est indigne de la fonction qu'il occupe. Il faudrait peut-être que ce Monsieur se rappelle qu'il est le président de l'Assemblée de Corse et donc par conséquent de l'ensemble de la population insulaire».