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Libération

Ecoles délabrées : le maire de Marseille sort 9 millions

ParStéphanie Harounyan
à Marseille
Publié le 08/02/2016 à 19h31

Comme prévu, la séance du conseil municipal de Marseille, lundi, a été perturbée par le dossier des écoles de la ville, dont l'état piteux a été dénoncé par plusieurs médias la semaine dernière. Et, comme prévu, le maire de Marseille a repris les arguments soutenus par ses lieutenants. Dénonçant tout à la fois «un grand quotidien national qui se livre à une manipulation des faits» - Libération avait fait sa une sur les écoles marseillaises, «La honte de la République» -, et «un gouvernement qui se vautre dans l'exploitation de cette campagne de presse», le maire du parti Les Républicains a fustigé «ce nouvel avatar du Marseille bashing», assurant que, sur le terrain, le travail était fait dans les 444 écoles publiques que compte la ville.

Il y a tout de même un léger changement de posture du côté de la municipalité. Tout en rappelant la baisse des dotations de l'Etat, Jean-Claude Gaudin a indiqué qu'un programme était actuellement à l'étude pour reconstruire une douzaine d'écoles via des partenariats public-privé. Autre effort : si l'aide supplémentaire de 9 millions sur trois ans que compte accorder l'Etat à la ville pour soutenir les activités périscolaires se confirme, l'édile promet de faire un «effort équivalent pour des travaux supplémentaires, notamment liés à toutes les demandes urgentes dans les écoles». Soit 9 millions d'euros, en forme d'aveu implicite.

Car publiquement, l'édile a reconnu «peut-être des erreurs en matière d'explications, de réponses à des demandes, de communication». Alors que le gouvernement a saisi le préfet pour évaluer le parc scolaire, Gaudin a riposté en invitant les agents de l'Etat «à visiter les 444 écoles avec un petit carnet, et à noter tout ce qu'il y a à faire, cela nous simplifiera la tâche. Mais je les invite aussi à venir avec un carnet de chèques !»

A la fin du conseil municipal, des journalistes ont été embarqués pour une petite visite d’écoles ripolinées à la va-vite la semaine dernière, et vides en ces premiers jours de vacances. Où certains parents avaient quand même organisé des petits comités d’accueil.