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Libération

Médecins : les «mesurettes» de Marisol Touraine

publié le 11 février 2016 à 20h31

Marisol Touraine reste. Un temps, on avait pu croire que la ministre de la Santé allait changer d’air, d’autant qu’elle en manifestait l’envie. Elle se maintient finalement avenue de Ségur, battant du même coup tous les records de longévité à ce poste. A elle la difficile tâche de retisser les liens avec une partie de la médecine libérale, en affrontement ouvert contre le gouvernement depuis deux ans.

La reconquête a été lancée jeudi, par la voix de Manuel Valls qui a clôturé la Conférence nationale de santé. Où il a fait plusieurs annonces. Les médecins exerçant en secteur 1 vont bénéficier d’une meilleure couverture sociale. Le numerus clausus, qui fixe chaque année le nombre d’étudiants en médecine, va être mieux régionalisé pour répondre aux besoins. Des passerelles vont être construites entre les différentes professions de santé.

Cela sera-t-il suffisant ? Au même moment, mais dans un autre lieu, les syndicats qui avaient boycotté cette conférence ont réagi avant même de connaître les mesures. «Il n'y aura que des mesurettes», a affirmé Jean-Paul Ortiz, le président du premier syndicat de médecins (CSMF). Peu après, le même docteur Ortiz s'est plaint en apprenant que le Premier ministre avait annoncé l'obligation pour les médecins de se faire «recertifier» à intervalles réguliers par le conseil de l'ordre. «Une mesure contraignante», a-t-il lâché. On le voit, le dialogue est encore loin d'être renoué.