Elle est certainement celle dont la nomination au gouvernement a été la plus discutée au sein de la sphère politique. Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts depuis novembre 2013, Emmanuelle Cosse a finalement pris la décision de quitter la tête du parti écologiste pour le ministère du Logement et de l'Habitat durable. Un poste déjà occupé entre mai 2012 et mars 2014 par Cécile Duflot, avec qui elle a notamment travaillé à la mise en place de la loi sur le logement.
Si cette défection fait jaser dans son propre camp, provoquant l'ire du député girondin Noël Mamère, Emmanuelle Cosse a également dû répondre à Patrick Cohen sur France Inter sur ses nombreuses prises de position à rebours du gouvernement sur la question de la déchéance de nationalité ou sur le cas l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, deux points sur lesquels elle affirme n'avoir «absolument pas» changé d'avis.
La nouvelle ministre a par ailleurs affirmé qu'il n'y avait eu, avec François Hollande, «aucun marchandage à [son] entrée dans ce gouvernement». Selon elle, tout est clair avec le chef de l'Etat : «Il connaissait mes positions, celles de mon parti, nos différends, y compris sur un sujet comme Notre-Dame-des-Landes, et il m'a dit : "Je souhaite qu'il y ait, pour la fin de ce quinquennat, des écologistes et je souhaite que tu aies des responsabilités".»
Emmanuelle Cosse n'a peut-être rien négocié, mais François Hollande a bel et bien annoncé la tenue d'un référendum local sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une question sur laquelle Jean-Michel Baylet, nouveau ministre de l'Aménagement du territoire, devra donc se pencher.
L'avis de celui qui reste président du PRG sur la question semble déjà tranché :«Je pense que ce projet est utile à cette région – et même utile à la France, parce que pas très loin de Paris quand même – et que nous avons besoin d'un deuxième aéroport.»
Et de valider le choix du référendum annoncé par le président de la République : «La méthode retenue par François Hollande, c'est la bonne. Il y a quand même là-bas, depuis beaucoup d'années, un conflit majeur avec des violences inouïes, des occupations illégales de terrain. La loi y est bafouée, les forces de l'ordre y sont attaquées. Au fond, consulter la population, quoi de mieux dans une démocratie ?» Ne reste qu'à déterminer qui s'exprimera lors de cette consultation…
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De son côté, Laurence Rossignol a dû batailler sur l'intitulé de ses nouvelles prérogatives. Jusqu'ici secrétaire d'Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées, de l'Autonomie et de l'Enfance, l'ex-sénatrice de l'Oise devient officiellement ministre de la Famille, de l'Enfance, et des Droits des femmes.
Une association d'idées que le collectif Osez le féminisme a dénoncé dès jeudi soir comme un «nouveau triptyque rétrograde du gouvernement», et pointé dans son communiqué de presse l'absence de «volonté politique sur la question des droits des femmes».
Sur BFM TV, où elle était invitée, Laurence Rossignol s'est définie comme «une féministe avec une vision moderne de la famille», arguant que, «aujourd'hui, la famille, le droit des femmes et les enfants, c'est intimement mêlé dans la vie quotidienne des femmes. […] La famille, ce n'est pas un repoussoir, ce n'est pas une valeur négative, c'est probablement la valeur positive de tout le monde».