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Libération
Edito

Luc Chatel ou la politique sans précautions

Luc Chatel, tout juste élu président du conseil national de LR, a cru bon de déclarer dimanche que son parti devait être celui «du gaz de schiste» et «des OGM».
Luc Chatel au conseil national de LR. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 15 février 2016 à 19h12

Si l'on doit mesurer la modernité de Les Républicains (LR) à l'aune de ses projets environnementaux, le parti de Nicolas Sarkozy apparait soudain terriblement ringard. Alors que la COP21 a montré que les mentalités étaient en train de changer et que la préservation de la planète était désormais un combat quotidien et mondial, Luc Chatel, tout juste élu président du conseil national de LR, a cru bon de déclarer dimanche que son parti devait être celui «du gaz de schiste» et «des OGM»,«le parti du principe d'innovation plus que du principe de précaution».

Nul besoin d’être un écolo chevronné pour être consterné par ces propos. Quand on voit la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les producteurs de gaz de schiste aux Etats-Unis, on se félicite que la France ait appliqué le principe de précaution lorsque cette technologie est devenue à la mode. Celle-ci nécessite en effet de gros investissements qui ne sont rentables qu’avec un coût du pétrole élevé. Avec la baisse durable des cours du baril de brut, une bonne partie des producteurs américains qui s’étaient rués têtes baissées sur le gaz de schiste se retrouve donc en faillite ou quasi. Et l’on ne parle même pas des dégâts géologiques causés par le système de la fracturation hydraulique.

Quant aux OGM, même pour ceux qui y voient un progrès, l’idée de s’en remettre pieds et poings liés à une multinationale comme Monsanto doit inquiéter. A l’heure où le monde tangue, où les politiques font chaque jour la preuve de leur inconséquence et de leur aventurisme, on ne peut s’empêcher de découvrir bien des vertus au principe de précaution.