L'agriculteur aveyronnais de 46 ans, placé en garde à vue depuis mercredi pour l'homicide d'une conseillère agricole sur son exploitation, a été mis en examen vendredi pour «assassinat». Selon des psychiatres, Xavier Espinasse souffrait de «délire interprétatif paranoïaque» lorsqu'il s'en est pris à Elodie Bonnefille, technicienne agricole âgée de 26 ans, tuée par «une combinaison de strangulation et de noyade».
L'auteur de l'homicide, âgé de 46 ans, gérait avec son frère l'exploitation familiale dans laquelle le meurtre a eu lieu jeudi à Mayran. Selon les deux psychiatres qui l'ont examiné en garde à vue, l'homme souffre de «délire interprétatif paranoïaque et relève de soins psychiatriques, mais son état de santé est jugé compatible avec un déferrement». En conséquence, le procureur a requis le placement du suspect en détention provisoire. Le juge d'instruction saisi doit nommer un collège de deux experts en psychiatrie pour déterminer si le discernement du suspect était aboli ou altéré au moment des faits, et établir son degré de responsabilité pénale.
Mercredi, prévenus par le frère du suspect et un voisin, les pompiers et les gendarmes avaient «immédiatement» noté que le suspect «tenait des propos incohérents» et faisait état de «motifs irrationnels» pour expliquer son geste. En garde à vue, il avait expliqué «avec calme» que «depuis plusieurs jours, des choses n'allaient pas chez les hommes et les animaux». Et qu'il fallait qu'il la tue «pour que cela cesse».
D'après le procureur, l'exploitant agricole, qui n'avait aucun antécédent psychiatrique, «a mûri son projet, a pris les clés laissées sur le contact de la voiture par la jeune femme pour l'empêcher de partir». Il avait ensuite «ceinturé, étranglé et noyé» la conseillère agricole. La confiscation des clés explique la mise en examen pour «assassinat», car, selon le magistrat, «il existe des éléments de préméditation».