Un référendum, oui, mais pas sans nous. C'est le message adressé par les présidents de quatre conseils départementaux au gouvernement sur le projet de consultation locale à propos de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces élus de droite (Olivier Richefou, UDI, Mayenne ; Christian Gillet, UDI, Maine-et-Loire ; François Goulard, Les Républicains, Morbihan ; Yves Auvinet, DVD, Vendée) annoncent faire «front face à l'amateurisme gouvernemental dans la gestion» de ce dossier qui empoisonne le quinquennat de François Hollande.
Leur sortie va à l'encontre de la position de Manuel Valls, pour qui le périmètre de la consultation doit être plus réduit et circonscrit au département de la Loire-Atlantique. «Si une consultation locale devait être organisée - ce qui me paraît pour le moins hypothétique - il conviendra alors obligatoirement que les départements limitrophes soient intégrés dans son périmètre», demande François Goulard, président du département du Morbihan, qui trouve «scandaleux» l'idée de ne réserver ce dispositif qu'à la Loire-Atlantique.
Yves Auvinet, président du département de la Vendée, argumente : «La zone d'influence du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est interrégionale et concerne donc très directement nos départements.»
Cette prise de position commune complique la donne pour le gouvernement, qui en est encore à tenter de trouver un cadre juridique à la demande de François Hollande. Cadre juridique qui permettrait de consulter les habitants concernés par le (futur ?) «aéroport du Grand Ouest». En l'état, le droit ne permet pas à une collectivité locale de préparer un référendum sur un sujet de compétence étatique, ce qui est le cas de ce dossier.