Invitée de l'émission le Grand Jury sur RTL-le Figaro-LCI, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé dimanche la mise en place d'un groupe de travail réunissant médecins, experts et chercheurs pour définir «médicalement le burn-out et la manière de le traiter». De quoi répondre au député socialiste Benoît Hamon qui a déposé lundi dernier une proposition de loi en faveur de sa reconnaissance en maladie professionnelle.
Actuellement, faire reconnaître un cas d’épuisement professionnel relève du parcours du combattant. Selon le cabinet Technologia, 3,2 millions de Français sont exposés à un risque élevé de burn-out. Pourtant, une poignée seulement de dossiers sont acceptés par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles en charge de les examiner. D’où la proposition de l’élu frondeur d’assouplir les critères.
«Benoît Hamon a raison d'alerter sur ce sujet, mais avant d'en faire une maladie professionnelle, il faut définir ce qu'est cette maladie», nuance Touraine. Et après ? «La ministre du Travail verra», poursuit-elle. De quoi renvoyer la patate chaude à Myriam El Khomri, qui présentera son projet de loi controversé de réforme du droit du travail le 9 mars en Conseil des ministres. L'adoption d'une telle mesure lui permettrait de répondre aux nombreuses critiques formulées à gauche en «rééquilibrant» son texte en faveur des salariés. Mais elle s'attirerait aussi les foudres du patronat.