«Je voterais pour le out, pour le "Brexit", pour la sortie de l'Union européenne.» Sur le plateau de BFM TV, face à Jean-Jacques Bourdin, Florian Philippot a été clair et a – ce n'est pas une surprise – encouragé les Britanniques à se prononcer en faveur d'une sortie de leur pays de l'UE. Dénonçant «une construction qui date du siècle dernier […] qui ne fonctionne pas, qui ne fonctionne plus du tout», le député européen et vice-président du Front national a fustigé une «Europe qui va de crise en crise» et invité la France à «tourner la page».
Saluant l'initiative de David Cameron, Florian Philippot considère ainsi le référendum britannique du 23 juin comme «un processus démocratique qu'on devrait imiter». Et de marteler : «Nous demandons exactement la même procédure.»
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Même parti, même ligne. Quand Florian Philippot explique vouloir «la coopération entre des nations, mais que [cette coopération] soit libre et qu'elle soit souveraine», Gilbert Collard confirme : «Nous voulons simplement récupérer, nous, ces critères de souveraineté.»
Au micro de Radio Classique, le député du Gard a «tiré son chapeau […] à monsieur Cameron qui défend sa nation, qui défend son pays». Dans le même temps, il a dénoncé «une Europe à la carte» qui «donne des privilèges à l'Angleterre exorbitants, puisque tous les critères de souveraineté lui sont attribués : le budget, la monnaie, les frontières, la banque…» Ce qui, à ses yeux, «prouve […] qu'on peut obtenir de l'Europe qu'elle s'incline».
Puisqu'il croit savoir que «le début de la fin a commencé», Gilbert Collard appelle la France à prendre ses distances avec Bruxelles. «L'Europe est en pleine déliquescence ; [les Britanniques] fuient le navire ! Donc cette Europe à laquelle tout le monde croyait, et je vous avoue franchement que j'y ai cru de tout mon cœur, elle est en train de mourir sous nos yeux, mais on ne veut pas voir l'agonie. […] L'Angleterre nous donne une magnifique leçon en partant.»
(à partir de 1'45'' sur la vidéo)
De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas vu poser la question sur France Info, dont il était l'invité ce lundi. Le patron du Front de gauche s'est en revanche exprimé sur le sujet lors de son passage à On n'est pas couché (à partir de 46'10'' sur la vidéo) samedi soir, martelant que, «entre la souveraineté des Français et l'euro, je choisis la souveraineté des Français».
Une question de souveraineté également soulevée par les élus Les Républicains Henri Guaino et Rachida Dati. «Les Anglais ont posé sur la table beaucoup de sujets qui sont de vrais sujets, avance ainsi l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. […] Il faut quand même qu'à un moment ou un autre, nous nous demandions ce que signifie le mot "souveraineté".»
Le député des Yvelines, prenant la grogne du monde paysan en exemple, invite la France à prendre des décisions radicales : «La France ne devrait plus siéger [à Bruxelles] tant qu'on n'a pas posé sérieusement le problème agricole européen sur la table, parce qu'on ne s'en sortira pas autrement. Ça ne suffira peut-être pas mais c'est une condition absolument nécessaire. Il en va de même pour l'industrie ; […] on fait la chaise vide ou on impose nous-mêmes nos règles jusqu'à ce qu'on en ait discuté.»
(à partir de 1'00'' sur la vidéo)
Son de cloche identique du côté de la députée européenne Rachida Dati, pour qui «les questions que posent Cameron et les Anglais sont des questions pertinentes aujourd'hui».
Dans une Europe qui, «telle qu'elle est aujourd'hui, ne marche pas ou, en tout cas, ne convient pas au citoyen européen», l'ancienne garde des Sceaux estime sur iTélé que la seule question du maintien du Royaume-Uni «affaiblit l'Europe et affaiblit l'Union européenne».
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