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Agression antisémite à Marseille : l'enseignant a-t-il menti ?

L'homme disait avoir été agressé, le 18 novembre, par trois hommes se revendiquant de l'Etat islamique, mais les enquêteurs n'ont semble-t-il pas pu corroborer ses affirmations.

Une vue de Marseille en juin 2015 (Photo BORIS HORVAT. AFP)
Publié le 24/02/2016 à 11h30, mis à jour le 24/02/2016 à 12h15

Un enseignant juif qui disait avoir été blessé au couteau en novembre par trois hommes se revendiquant de Daech a été placé en garde à vue ce mercredi dans le cadre d'une enquête pour dénonciation mensongère, rapporte La Provence.

L'enseignant avait reçu la presse à son domicile au lendemain des faits qu'il avait dénoncés, et avait expliqué avoir été agressé au couteau alors qu'il rentrait chez lui vers 20H00. «Ils m'ont demandé si j'étais juif ou musulman. Et quand j'ai dit que j'étais juif, ils se sont rués sur moi et m'ont jeté à terre, en me disant qu'ils allaient me faire souffrir et me tuer», avait alors raconté le quinquagénaire à un journaliste de l'AFP.

Il racontait avoir été «tailladé avec deux couteaux» ; «puis un troisième homme est arrivé avec un autre scooter et a filmé la scène». Ces agresseurs étaient de «jeunes adultes d'une vingtaine d'années», avait-il aussi assuré.

Mais, a expliqué une source proche de l'enquête à La Provence : «D'abord les blessures font un peu rigoler si l'on peut dire, et ensuite les constatations médico-légales qui ont été effectuées ne collent pas à ce qu'il raconte, tout comme d'autres examens qui ont été réalisés au cours de ces semaines d'investigations».

A ne pas confondre avec une autre agression

Les faits étaient survenus quelques jours à peine après les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre, et au lendemain de l’agression d’une femme portant un hijab, un voile laissant apparaître le visage, à la sortie d’une bouche de métro marseillaise.

Cette affaire n'est pas à confondre avec l’agression à la machette d’un autre professeur juif survenue à Marseille le 11 janvier, et pour laquelle un adolescent turc d’origine kurde a été mis en examen pour tentative d’assassinat aggravée en raison de l’appartenance de la victime à une religion déterminée et en relation avec une entreprise terroriste.