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Libération
«Trop, c'est trop»

Aubry : «La gauche progressiste, la gauche moderne, c’est nous !»

En marge d'une réunion publique dans son fief, la maire de Lille a répété son opposition ferme au futur projet de loi de réforme du code du Travail.

(FILES) In this photo, Lille's mayor and former Socialist party (PS) first secretary Martine Aubry gives a press conference on September 8, 2014 in Lille. The Court of appeal will examine on March 26, 2015 whether to reinstate the indictment against Martine Aubry and several other people, in the asbestos scandal, which had been previously cancelled. AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN (Photo Philippe Huguen. Afp)
Publié le 24/02/2016 à 19h53

Deuxième salve. Quelques heures après la publication d'une tribune cosignée dans Le Monde avec d'autres socialistes et écologistes critiques de la politique du gouvernement, Martine Aubry y est allé au canon, devant micros et caméras, pour s'opposer, notamment, au projet de réforme du code du Travail portée par la ministre Myriam El Khomri. «Je pense que beaucoup de décisions qui sont prises ne vont pas dans le bon sens et peuvent avoir des effets graves pour notre pays», a déclaré la maire de Lille lors d'un point presse improvisé, en marge d'une réunion publique à Lille.

Fâchée de ne pas être «écoutée», depuis «des mois», sur les «propositions économiques et sociales» pour «sortir de l'impasse», Aubry a répondu, sans le nommer, aux critiques de Manuel Valls, selon lequel les opposants à la réforme du code du Travail en sont restés à la gauche «du 19e siècle». «Qu'on ne me dise pas que c'est la gauche moderne, a-t-elle affirmé depuis son fief du Nord. La gauche progressiste, la gauche moderne, c'est nous ! Qu'on ne me dise pas que la déchéance de nationalité, qu'on ne me dise pas que la loi El Khomri, qu'on ne me dise pas qu'aller tacler Mme Merkel, c'est de gauche, ce n'est pas vrai».

Deux jours après le Premier ministre, elle sera l'invitée de RTL, jeudi matin, pour poursuivre la contre-offensive. «Je préfère parler aujourd'hui que de me dire demain j'aurais dû, a-t-elle insisté mercredi soir. J'ai l'habitude de m'exprimer et de dire tout haut ce que je pense».

Jeudi soir, elle recevra aussi une étape de la «primaire des gauches et de l'écologie» à Lille. Mais pour ne pas qu'on l'accuse de jouer la défaite de François Hollande, Aubry a tenu à préciser que le chef de l'Etat, s'il était candidat à sa succession, n'avait «pas besoin d'aller dans une primaire». «C'est presque institutionnel», a-t-elle justifié. Mais «si le président de la République […] n'est pas candidat», a poursuivi Aubry, elle s'est dite «favorable» à en passer par la case primaire : «C'est dans les statuts de notre parti […] C'est la démocratie, c'est l'ouverture vers la gauche».