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En janvier, plus forte baisse du chômage depuis fin 2007

Le nombre d'inscrits en catégorie A à Pôle Emploi a chuté de près de 28 000 en début d'année, soit -0,8% sur un mois. Cette embellie reste cependant, et pour partie, mystérieuse.

Manuel Valls, dans un Pôle Emploi à Mulhouse, lundi. (Photo Sébastien Bozon. AFP)
Publié le 24/02/2016 à 17h59

Martine Aubry a mal choisi son moment pour dégainer sa tribune fustigeant, notamment, la politique économique de Manuel Valls. Son texte paraît en effet le jour même où Pôle Emploi fait état de la plus forte baisse du chômage jamais enregistrée depuis le début du quinquennat. Et même depuis octobre 2007, soit plus de huit ans. Selon l'opérateur public, le nombre de demandeurs d'emploi a ainsi décru de 27 900 en janvier en catégorie A (sans aucune activité), ramenant le nombre total de chômeurs à 3,55 millions (3,81 avec les DOM). Un chiffre en baisse de 0,8% sur un mois. Même avec les catégories B et C (activité réduite), le nombre de demandeurs d'emploi diminue (-18 300 inscrits, -0,3% sur un mois). Principaux bénéficiaires de cette amélioration : les jeunes et, dans une moindre mesure, les 25-49 ans. Avec un gros bémol, cependant: «le nombre de sorties pour cessation d'inscription pour défaut d'actualisation a enregistré une hausse inhabituellement forte», selon Pôle Emploi, qui la qualifie même d'«inexpliquée».

Cette baisse, selon le gouvernement, «confirme la tendance qui se dessine depuis l'été dernier : au-delà des variations mensuelles observées ces derniers mois et qui caractérisent une reprise de l'activité économique, le nombre de demandeurs d'emploi est stable sur les huit derniers mois». La France retrouve en effet son niveau de juin 2015. Et la ministre du Travail, Myriam El Khomri, de vanter le plan d'urgence pour l'emploi, annoncé mi-janvier, notamment l'aide à l'embauche pour les petites et moyennes entreprises, qui aurait fait l'objet 25 000 demandes en un mois.

Si le gouvernement a toutes les raisons de se réjouir d’une telle baisse, même si elle reste en partie inexpliquée, il sait aussi que celle-ci est fragile. Plusieurs diminutions mensuelles du chômage ont eu lieu depuis le début du quinquennat, mais à chaque fois, jusqu’à maintenant, elles ont été suivies de nouvelles hausses. L’exécutif a donc raison de parler de stabilisation sur les derniers mois. Cette baisse, par ailleurs, intervient après une augmentation de 90 000 inscrits sur l’année 2015. A en croire, enfin, les dernières prévisions publiées mercredi par l’Unedic, le nombre de chômeurs en catégorie A – la plus scrutée – ne baisserait que de 25 000 sur l’ensemble de 2016.