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Libération

Sur le front du chômage, une éclaircie qui tombe à pic

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a baissé de 27 900 en janvier. La plus forte diminution depuis 2007, même si une partie de l’embellie reste mystérieuse.

Publié le 24/02/2016 à 20h41

Martine Aubry a mal choisi son moment pour dégainer sa tribune fustigeant, notamment, la politique économique de Manuel Valls. Son texte paraît en effet le jour même où Pôle Emploi fait état de la plus forte baisse du chômage jamais enregistrée depuis le début du quinquennat. Et même depuis… octobre 2007, soit plus de huit ans. Selon l'opérateur public, le nombre de demandeurs d'emploi a ainsi décru de 27 900 en janvier en catégorie A (sans aucune activité), ramenant le nombre total de chômeurs à 3,55 millions (3,81 avec les DOM). Un chiffre en baisse de 0,8 % sur un mois. Même avec les catégories B et C (activité réduite), le nombre de demandeurs d'emploi diminue (- 18 300 inscrits, - 0,3 %). Avec un gros bémol, cependant : «Le nombre de […] cessations d'inscription pour défaut d'actualisation a enregistré une hausse inhabituellement forte», selon Pôle Emploi.

Cette baisse, selon le gouvernement, «confirme la tendance qui se dessine depuis l'été dernier : au-delà des variations mensuelles observées ces derniers mois et qui caractérisent une reprise de l'activité économique, le nombre de demandeurs d'emploi est stable sur les huit derniers mois». La France retrouve en effet son niveau de juin 2015. Et la ministre du Travail, Myriam El Khomri, de vanter le plan d'urgence pour l'emploi, annoncé mi-janvier, notamment l'aide à l'embauche pour les petites et moyennes entreprises, qui aurait fait l'objet de 25 000 demandes en un mois.

Si le gouvernement a toutes les raisons de se réjouir d’une telle baisse, il sait aussi que celle-ci est fragile. Plusieurs diminutions mensuelles du chômage ont eu lieu depuis le début du quinquennat, mais à chaque fois, jusqu’à maintenant, elles ont été suivies de nouvelles hausses. L’exécutif a donc raison de parler de stabilisation. Cette baisse, par ailleurs, intervient après une augmentation de 90 000 inscrits en 2015. Enfin, à en croire l’Unédic, le nombre de chômeurs en catégorie A ne baisserait que de 25 000 sur l’ensemble de l’année 2016.