Nous serions entrés dans l'ère de la «post-démocratie», comme l'analysait ces dernières semaines l'historienne Sophie Wahnich, le politologue turc Ahmet Insel ou encore la philosophe belge Chantal Mouffe. La démocratie continuerait-elle sans nous ? En Europe, le bras de fer entre le gouvernement grec et la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) a crûment mis en scène le fossé séparant les citoyens et des institutions non élues mais en mesure de peser sur leur quotidien. En France, l'état d'urgence se prolonge. Et les électeurs de gauche peuvent avoir le vertige face au gouvernement qu'ils ont désigné et qui mène désormais une politique économique à rebours de la guerre à la finance initialement promise.S.F.