C'est une «solution responsable», en vue d'un «accord équilibré», a juré le Premier ministre. Jeudi, Manuel Valls a proposé aux représentants de l'Assemblée des départements de France (ADF) «une prise en charge par l'Etat du financement du revenu de solidarité active». Mais à une condition : «Que les départements s'engagent à renforcer l'accompagnement de ses bénéficiaires vers l'insertion et l'emploi.»
Cette annonce fait suite au bras de fer sur le financement du RSA engagé à l’été 2015, et qui s’est tendu en octobre, avant le congrès annuel de l’ADF. Les élus territoriaux reprochaient alors à l’Etat de ne pas les aider suffisamment face au coût grandissant de cette allocation versée chaque mois aux plus précaires par le conseil départemental. Car si le transfert de cette compétence, actée en 2004, a été au départ intégralement compensé par l’Etat, la part qu’il verse aujourd’hui est loin de couvrir le coût supporté par les départements, la demande sociale ayant explosé avec la crise. En 2014, le «reste à charge» atteignait 3,3 milliards d’euros pour les départements, qui menaçaient de ne plus verser l’aide aux allocataires.
Les élus locaux proposaient alors deux solutions. Ceux de gauche poussaient pour une renationalisation, ceux de droite pour une décentralisation accrue du RSA et de ses modalités.
Début février, le conseil départemental du Haut-Rhin a décidé d'en conditionner le versement à du bénévolat hebdomadaire. Au grand dam des associations d'insertion et de la ministre des Affaires sociales. Face à la pression grandissante, le gouvernement a donc opté pour une «recentralisation» du RSA au 1er janvier 2017. Mais quid de la quarantaine de départements qui ne devraient pas être en mesure de le financer en 2016 ?