Manuel Valls n’a pas l’intention d’abattre ses cartes avant la journée d’action de mercredi. Au sortir de leur rencontre, lundi à Matignon, aucun des syndicats n’avait une idée précise des concessions à attendre du gouvernement sur le projet de loi travail. «Ils sont prêts à discuter, mais pas question de changer la philosophie générale du texte, et notamment la primauté de l’accord d’entreprise», glisse Pascal Pavageau, de FO. «Ils ne sont pas rentrés dans les détails mais devraient retoucher la plupart des points listés par l’intersyndicale», explique, pour sa part, Véronique Descacq, de la CFDT.
Les plafonds pour les indemnités prud’homales devraient ainsi être relevés et le pouvoir unilatéral de l’employeur, à défaut d’accord d’entreprise, être fortement réduit. «Le compte épargne-temps pourrait aussi être intégré au compte personnel d’activité», pointe Phillippe Louis, de la CFTC.
Quant au périmètre d’appréciation du licenciement économique, que le gouvernement veut réduire à la France, c’est l’incertitude : «Valls semble prêt à bouger… mais pas Macron», confie un des participants à la réunion. A l’Elysée, à défaut de livrer des détails, on rappelle l’objectif, jugé «prioritaire» : faire «revenir les réformistes dans le jeu».