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Libération

centre L’UDI se cherche une place

Publié le 11/03/2016 à 20h01

La dynamique de la primaire bouscule et délégitime les partis. Sarkozy en fait l'expérience à la tête de LR, devenu, quoiqu'il en dise, une machine au service de sa seule candidature. Pour le patron de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, c'est encore pire. Ouverte aux électeurs de la droite et du centre, la «primaire de l'alternance» s'impose sans qu'il ait son mot à dire. Dans un courrier adressé à Sarkozy en janvier, Lagarde conditionnait sa participation au comité d'organisation de la primaire à la définition de «priorités partagées» entre LR et UDI. Cette lettre est évidemment restée sans réponse puisque c'est précisément la primaire qui permettra aux électeurs de choisir «les priorités» et le candidat qui les portera.

Jean-Chrisophe Lagarde défend sa boutique. Plus qu'un accord programmatique, il veut sa part du gâteau électoral : au moins le quart des circonscriptions d'une possible majorité LR-UDI à l'Assemblée. «Trop gourmand», dit-on chez LR. Pour faire monter la pression, Lagarde appelle les militants UDI à se prononcer par référendum contre toute participation à la primaire. Mais quel que soit le résultat de ce vote, la participation des centristes est déjà un fait. Sur le terrain, de nombreux militants UDI veulent prendre leur place dans les comités d'organisation départementaux. Et plusieurs parlementaires ont déjà promis leur soutien, voire leur parrainage, à des candidats LR, notamment à Juppé qui bénéficie, par ailleurs, du ralliement de François Bayrou. Si le parti traîne des pieds, l'électeur centriste, lui, a déjà son candidat.