La question du cumul des mandats et des investitures aux législatives de juin 2017 est la cause de fortes tensions entre les présidentiables de droite. Mardi, lors du bureau politique du parti LR, Nicolas Sarkozy a souhaité que les candidats à la députation soient désignés avant l'été. Alain Juppé, lui, estimait qu'il fallait laisser passer la primaire afin que les arbitrages concernant l'éventuelle majorité présidentielle soient rendus fin 2016 sous l'autorité du potentiel chef de l'Etat. Les deux camps se disent prêts à négocier un compromis lors du prochain bureau politique, le 22 mars : les investitures seraient validées dès juin partout où le candidat fait consensus. Elles seraient reportées après la primaire dans toutes les circonscriptions «problématiques» où plusieurs prétendants sont en compétition. Juppé a prévenu : si Sarkozy tente de passer en force, les décisions prises avant la primaire ne l'engageront pas.
Cette dispute a mis en évidence un autre clivage, lourd de conséquences, sur l'interdiction de cumul des mandats. Pour Sarkozy et ses alliés, Christian Jacob et François Baroin, la droite devra abroger cette loi socialiste dès qu'elle aura repris le pouvoir. Si possible avec effet immédiat. Avec cette promesse, l'ex-président espère s'attirer les bonnes grâces des parlementaires de droite, majoritairement favorables au cumul. Dans le camp Juppé, même les pro-cumul jugent «impossible» ce retour en arrière : les électeurs ne comprendraient pas que la nouvelle majorité consacre sa première réforme au rétablissement de ce qui leur apparaît comme un privilège.