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Libération

L’inversion de la courbe du chômage pour cette année, si tout va bien

Publié le 11/03/2016 à 20h01

Le retournement sur le front de l’emploi a-t-il finalement eu lieu ? Après plusieurs années de baisse, le nombre de créations de poste est reparti à la hausse l’an passé : +82 000 dans le secteur marchand (un peu plus avec les emplois publics), après -170 000 entre le début du quinquennat et la fin 2014. Une évolution positive avant tout due à la croissance, qui a atteint 1,1 % en 2015. Reste que dans le même temps, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est resté stable. A Pôle Emploi, ce sont même 90 000 chômeurs supplémentaires qui se sont inscrits (en catégorie A).

Des dizaines de milliers de créations d’emploi, mais un chômage toujours en hausse ou, au mieux, en stagnation ? Le paradoxe s’explique par la hausse de la population active. C’est-à-dire que chaque année, un certain nombre de personnes, en plus de celles qui travaillent déjà ou sont au chômage, se présentent sur le marché du travail. En 2015, elles ont été près de 130 000. Il faut donc créer au moins 130 000 postes de travail pour stabiliser le chômage. Ce qui explique que les 100 000 de l’année dernière n’ont pas suffi.

Accélération. 2016 sera-t-elle l'année du vrai tournant ? Même si elle ne sera pas spectaculaire, il y a de fortes chances que la courbe du chômage entame enfin son inversion. Et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, et encore une fois, grâce à l'accélération de la croissance, qui devrait atteindre, sauf grosses turbulences internationales, au moins 1,5 %. Or le chiffre de 1,5 % se situe juste au-dessus du seuil à partir duquel le chômage baisse. En effet, il faut au moins 0,5 point de croissance pour absorber la hausse de la population active, et 0,9 point pour compenser les gains de productivité. Soit 1,4 % au minimum.

Mais d’autres facteurs viennent enrichir cette croissance en emploi. D’abord les milliards d’euros réinjectés dans les entreprises via le crédit d’impôt (CICE) et le pacte de responsabilité, et qui commencent à porter leurs fruits.

Pétrole. Cette politique de l'offre devrait ainsi générer un surplus de 65 000 postes cette année selon l'OFCE. Vont aussi jouer la baisse des prix du pétrole et un euro toujours compétitif par rapport au dollar. Et, enfin, le financement de dizaines de milliers de formations, qui devraient, en 2016, sortir presque autant de chômeurs de Pôle Emploi…