Reprise fragile, mais reprise quand même. Avec 0,4% de hausse attendue de l’activité pour chacun des deux premiers trimestres, l’acquis de croissance à la fin juin (son niveau si elle reste nulle au second semestre) serait de 1,1% en France, selon la note de conjoncture de l’Insee, publiée ce jeudi. Soit l’équivalent de ce que le pays a connu sur l’ensemble de 2015. Un chiffre qui rend donc crédible la prévision du gouvernement pour 2016, qui table sur 1,5%.
Le PIB, à nouveau, serait nourri par la demande intérieure, et notamment par la consommation des ménages, qui «rebondirait plus fortement que prévu», selon l'Insee. Egalement en forme en ce début d'année, les échanges extérieurs, qui contribueraient positivement à la croissance, notamment en raison d'une baisse plus importante qu'attendu des importations. Déception, en revanche, pour l'investissement, moins dynamique qu'espéré. Par secteur, le climat des affaires reste stable dans l'industrie et les services, mais demeure dégradé dans le bâtiment.
Scénario plutôt optimiste
Résultat : l'économie française continuerait à créer de l'emploi sur les six premiers mois de 2016, mais à un rythme moins élevé qu'à la fin 2015. En effet, le secteur marchand générerait 37 000 postes de travail sur ce premier semestre, soit quasiment autant qu'au dernier trimestre 2015 (+32 000). Explication avancée par l'Insee : «Le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) et le pacte de responsabilité enrichiraient un peu moins la croissance en emplois qu'en 2015.» Cette hausse resterait néanmoins supérieure à celle de la population active, et conduirait donc à faire baisser le chômage. Son taux au sens du Bureau international du travail (BIT) passerait ainsi de 10,3% (avec les DOM) fin 2015 à 10,2% à la fin du premier semestre 2016.
Ce scénario plutôt optimiste reste néanmoins suspendu à plusieurs aléas, selon l'Insee. Dans un sens négatif : le ralentissement des économies émergentes pourrait jouer sur les exportations européennes, et notamment allemandes, selon l'Insee. De façon plus positive : le taux d'épargne, qui est remonté de façon plus importante que prévu, pourrait conduire les ménages européens, et notamment français, à «consommer un peu plus rapidement qu'anticipé les gains de pouvoir d'achat».