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Libération

«Il ne faut pas confondre agression sexuelle et manifestation politique. Ce sont des actions politiques qui ont pour mode d’expression d’être torse nu et ça s’arrête là.»

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publié le 23 mars 2016 à 20h31

Les trois Femen qui avaient accueilli seins nus Dominique Strauss-Kahn en février 2015, lors de son arrivée au palais de justice de Lille (Nord) où il comparaissait pour proxénétisme, ont été relaxées mercredi. «C'est la première décision de relaxe sur des poursuites de Femen du chef d'exhibition sexuelle», a affirmé leur avocate, Me Valentine Rébérioux, qui s'est félicitée que le tribunal n'ait pas «condamné des militantes politiques pour des actions politiques du chef d'exhibition sexuelle». Le parquet de Lille, qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d'amende, s'était porté partie civile. «Il ne faut pas dénaturer leur acte pour transformer cela en agression sexuelle», a poursuivi l'avocate. Deux condamnations de Femen avaient déjà été prononcées, mais les militantes ont fait appel. «On espère que les cours d'appel […] pourront prendre connaissance de cette décision, mais je ne suis pas sûre qu'on puisse parler de jurisprudence», a tempéré Me Rébérioux. Les trois Femen de Lille avaient accueilli la voiture de l'ancien patron du FMI aux cris de «Macs, clients, déclarés coupables !» L'une des militantes était montée sur le capot de la berline. Toutes avaient été rapidement maîtrisées et embarquées par les forces de l'ordre, présentes en nombre.