En présentant les résultats annuels de la RATP, sa nouvelle présidente, Elisabeth Borne, pouvait avoir l’air content. Il y a pire qu'un chiffre d’affaires en progression de 5,7% et un résultat net de 437 millions d’euros. L’opérateur a investi 1,832 milliards d’euros en 2015 pour améliorer ses réseaux et ce n’est qu’un début: le plan d’investissement conclu avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France prévoit 8,5 milliards d’euros de dépenses d’ici 2020 dont 4,2 proviendront des fonds propres de la RATP. Les bons résultats des filiales, dont RATP Dev qui vend et exploite des réseaux en France et surtout à l’international, viennent conforter ce tableau avec une contribution au chiffre d’affaire du groupe en progression de 25%.
Pour la fréquentation, en revanche, les données sont moins faciles à décrypter. Globalement, le trafic annuel est en légère progression, avec 0,9% de hausse sur un total de 3,255 milliards de voyages. Mais dans le détail en fait, seuls ont progressé les bus (+0,5%) et surtout les tramways (+14,9%) grâce aussi à l’ouverture de deux nouvelles lignes. Du côté RER et métro, en revanche, la baisse est là: -1% pour le RER et -0,4% côté métro.
Un effet de la peur? «Le samedi qui a suivi le 13 Novembre, la fréquentation du métro a chuté de 50% et le dimanche de 30%», a dit Elisabeth Borne, en ajoutant que l'on était encore sur une fréquentation du métro inférieure de 10%. La RATP a reçu 200 policiers de plus et va recruter 100 agents supplémentaires pour sa propre police, le GPSR. La vidéoprotection sera renforcée avec des logiciels de «gestion intelligente des images».
Dans cette année troublée est aussi intervenu, en septembre, le passe Navigo à tarif unique. A-t-il convaincu des nouveaux usagers d'utiliser les transports publics? «Nous voyons juste que la vente des passes a augmenté et que celle des tickets a baissé», a expliqué la présidente. SNCF et RATP feront le point cet été.