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Libération

Croissance, déficit public, prélèvement obligatoire : les trois (petites) bonnes nouvelles de 2015

publié le 25 mars 2016 à 20h21

Selon les statistiques que l’Insee a publiées vendredi, la croissance est revenue en 2015, autorisant un début d’assainissement des finances publiques. Le mouvement est néanmoins encore trop timide pour enrayer l’augmentation de la dette, qui atteint un record de 2 096,9 milliards d’euros.

Le gouvernement tablait sur 1 %, les experts misaient sur 1,1 %, c'est finalement une croissance de 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) que l'Insee a constaté pour 2015. C'est un point de mieux que l'année précédente. Mais ce léger mieux pourrait être en partie de nature technique, lié à «de légères révisions des différents agrégats» utilisés pour calculer le PIB… Dans le détail, c'est une fois encore les ménages qu'il faut remercier. En augmentant leurs dépenses de consommation de 1,4 % en 2015 (contre 0,6 % en 2014), ces derniers ont fourni du carburant à la reprise. En revanche, les incertitudes sur l'emploi les poussent à la prudence : ils ont épargné davantage (15,4 % en 2015 contre 15,1 % en 2014). Signe annonciateur d'une embellie ? L'investissement des entreprises a progressé de 2 %. Leur taux de marge s'est établi en 2015 à 31 %, contre 29,5 % l'année précédente. De bons résultats sont attendus compte tenu de «l'alignement des planètes» : baisse de l'euro et du prix du pétrole, taux d'intérêt faible. Dans ce contexte, la politique proentreprise du gouvernement (pacte de responsabilité) semble enfin porter quelques fruits.

Autre bonne nouvelle : en 2015, le déficit cumulé de l’Etat, de la sécu et des collectivités locales s’est élevé à 77,4 milliards d’euros, soit 3,5 % du PIB au lieu des 3,8 % attendus. Pour 2016, l’objectif du gouvernement est de ramener le déficit public à 3,3 % avant une baisse à 2,7 % en 2017. Pour l’Insee, cette performance s’explique par la meilleure gestion de la dépense publique : rapportée au PIB, elle a baissé de 0,5 point sur un an. Mais cela traduit aussi l’effondrement de l’investissement, les collectivités locales ayant réagi aux coupes claires dans leur budget en limitant ou en annulant leurs projets. Enfin le taux de prélèvement obligatoire est en léger reflux, à 44,5 % du PIB contre 44,8 % en 2014, sur les entreprises, et sur les ménages avec la baisse de l’impôt sur le revenu, de 3,2 milliards d’euros, engagée par le gouvernement.