Salah Abdeslam a beaucoup menti aux enquêteurs belges, d'après le contenu de ses premières auditions, révélées par le Monde et BFM TV. Le Français arrêté le 18 mars prétend ainsi que la «seule fois» où il a vu «Abaaoud de [s]a vie», qu'il désigne comme «le responsable des attentats», c'est le 12 novembre. Les deux hommes étaient pourtant des amis notoires, interpellés pour un braquage commun en 2010. Sur le déroulement des faits, le soir du 13 novembre : «J'ai renoncé lorsque j'ai stationné le véhicule. J'ai déposé mes trois passagers, puis j'ai redémarré. J'ai roulé au hasard, je me suis stationné quelque part, j'ignore où. J'ai fermé mon véhicule, j'ai pris la clé avec moi et je suis rentré dans la station Montrouge. J'ai fait quelques arrêts de métro, un ou deux. Je suis ensuite descendu du métro. J'ai marché jusqu'à un magasin de téléphone, j'ai acheté un téléphone et j'ai contacté une seule personne : Mohamed Amri.» Autre mensonge d'après l'exploitation de sa ligne téléphonique. Enfin, à propos de son retour en Belgique : «Abdel [Mohamed Belkaid] n'était pas content de me voir revenir. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas me faire sauter. Il m'a consolé et m'a ensuite dit qu'il allait me cacher le temps que je puisse partir dans un lieu où je serais en sécurité.»
Trois personnes ont été interpellées jeudi et vendredi dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Bruxelles : Fayçal C., Abou A. et un troisième homme à l'identité inconnue. Deux perquisitions ont par ailleurs été menées à Bruxelles et à Schaerbeek.
Les enquêteurs belges sont à la recherche d'un autre suspect. Les journaux De Morgen et DH identifient cet homme comme étant «Naim Al Hamed», un Syrien de 28 ans qui figure sur une liste de fugitifs dressée par les renseignements occidentaux. Sa fiche le décrit comme «très dangereux, susceptible d'être armé» et précise qu'il serait né le 1er janvier 1988 à Hama, en Syrie. Il pourrait s'agir d'une fausse identité.
Deux hommes ont été arrêtés en Allemagne, en lien avec les attentats à Bruxelles. L'un d'eux avait été arrêté en compagnie de Khalid El Bakraoui à la frontière avec la Syrie à l'été 2015. Des SMS «suspects» dans l'un de leur téléphone ont aussi été découverts, rapporte Der Spiegel.
La section de l'EI dans la province de Ninive en Irak a diffusé une vidéo de revendication des attentats de Bruxelles. Deux jihadistes belges, dont les noms de guerre sont Abou Hamza et Abou Abdallah al-Baljiki, menacent à nouveau l'Europe. Le second était déjà apparu dans une vidéo en 2015. Fait nouveau, selon Romain Caillet, spécialiste des réseaux jihadistes, un autre combattant non identifié «promet la paix aux Occidentaux en échange de la fin des bombardements».