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Libération
Droit de suite

Courir Pour Elles retire sa plainte contre une bloggeuse malade du cancer

L’association qui œuvre pour la prévention des cancers féminins par l'activité physique avait décidé de porter plainte contre Manuela Wyler après un article de blog qu’elle jugeait diffamatoire.
Couverture du livre de Manuela Wyler, "Fuck My Cancer" aux éditions Fayard (Blog Manuela Wyler)
publié le 1er avril 2016 à 16h43

«C'est un soulagement pour l'entourage de Manuela Wyler, estime son avocate Maître Clothilde Chapuis qui souligne dans le même temps que sa cliente pourra désormais passer à autre chose et profiter de ses proches pour le peu de temps qu'il lui reste à vivre.» La blogueuse s'était fendue d'un post à travers lequel elle dénonçait les agissements de certains organismes de lutte contre le cancer, pointant notamment l'association Courir Pour Elles. Cette dernière, qui avait entamé une procédure judiciaire pour diffamation, a finalement retiré sa plainte ce vendredi, comme l'annonce le communiqué mis en ligne. «Je ne veux pas aller à l'encontre d'une femme malade», explique Sophie Moreau, présidente de l'association. Sur l'aspect financier, mis en cause par Manuela Wyler, Sophie Moreau indique n'avoir jamais «caché [nos] comptes qui ont toujours été communiqués à nos membres actifs, partenaires, au réseau proche des bénévoles. On n'a jamais jugé nécessaire de les donner au grand public».

Elle n'en avait d'ailleurs aucunement l'obligation puisque seules les associations bénéficiant de donations publiques supérieures à 153 000 euros doivent les publier. Comme indiqué dans le dernier bilan financier, divulgué ce vendredi par l'association dans un souci de transparence, Courir Pour Elles a seulement bénéficié de 1,2% de subventions publiques pour l'exercice 2014-2015. Sophie Moreau précise également avoir «refusé la subvention de la métropole de Lyon pour l'année 2016».

Si l'avocate de Manuela Wyler estime que l'association a retiré sa plainte «à cause du bad buzz» subi, la présidente de Courir Pour Elles n'en reste pas moins meurtrie : «Je me suis peut-être emportée mais je n'ai pas accepté qu'on critique mes bénévoles et tout le travail fourni au quotidien volontairement. […] Le marketing rose m'écœure tout autant que Madame Wyler.»