L'IGPN, qui a déjà ouvert deux enquêtes sur les violences policières au lycée Bergson, risque d'avoir du pain sur la planche. Deux plaintes ont été déposées auprès de l'Inspection générale de la police nationale ce vendredi 1er avril. «Les plaintes ont été déposées contre la police pour qu'elle détermine ce qui s'est passé», explique l'avocat des plaignants Me Gilles Bérès. Tous les lycéens impliqués étant mineurs, ce sont leurs tuteurs qui ont déposé plainte. Deux ou trois plaintes supplémentaires pourraient encore être déposées, «mais il faut convaincre leurs parents».
La première plainte a été déposée pour violences policières par Steven, le jeune embarqué au commissariat qui a passé deux jours en garde à vue. Déféré samedi devant un juge des enfants, ce lycéen de 17 ans, qui a été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour outrage et violence contre personne dépositaire de l'autorité publique, a été violemment interpellé jeudi dernier devant le lycée Henri-Bergson. Surtout, il aurait subi des violences une fois au commissariat selon des lycéens présents au poste pour un contrôle d'identité. Les adolescents l'auraient vu «en caleçon, à quatre pattes au milieu d'une pièce avec cinq flics qui lui tombaient dessus à coups de claques et de coups de poing», selon une mère d'élèves. Il a bénéficié de trois jours d'ITT.
Jeudi 31 mars, un des témoins, Marin, a déposé une main courante à l'IGPN pour témoigner des violences qui ont été infligées à son camarade. L'autre adolescent présent devrait lui aussi déposer une main courante dans les jours qui viennent.
«Barrage pour la protéger»
La seconde plainte a été déposée pour non assistance à personne en danger par les parents d'une élève de première. La jeune fille a été bousculée dans une charge de policiers, est tombée et a fait une crise d'asthme. «Ses amis ont alors fait barrage pour la protéger», explique sa mère. Mais l'un d'entre eux, qui est allé demander de l'aide aux forces de l'ordre pour lui porter secours «s'est fait insulter». Selon les parents d'élèves, c'est parce qu'il a donné un coup de pied dans la portière d'une voiture de police qui «leur fonçait dessus pour leur faire peur» alors qu'il était en train d'aider son amie asthmatique, que Marin a été embarqué pour un contrôle d'identité. Relâché dans l'après-midi il sera convoqué en juin pour dégradation de biens publics.
Dans le cadre de la première enquête de l'IGPN, le policier soupçonné d'avoir asséné un coup de poing à Danon a été placée en garde à vue jeudi matin. Selon les informations de Libération, celle-ci était encore en cours en début d'après-midi. L'auteur présumé des faits appartient à une brigade de police secours et de protection. L'élève de 15 ans n'a pas encore porté plainte.
La seconde enquête a été ouverte mardi 29 mars après la diffusion d'une nouvelle vidéo montrant un policier donnant des violents coups de matraque. Malgré de nombreux indices disponibles sur les réseaux sociaux, l'auteur présumé des coups n'aurait pas encore été identifié, selon le parquet. .