Après les manifestations contre la loi travail, une nouvelle plainte pour violences policières devrait être déposée devant l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette fois-ci, ce ne sont pas des lycéens qui estiment avoir été violentés par les forces de l'ordre, mais un syndicaliste rennais de 60 ans. L'homme, membre du syndicat SUD santé sociaux, affirme, vidéo à l'appui, avoir reçu plusieurs coups de la part de deux policiers en marge des manifestations de jeudi à Rennes (Ille-et-Vilaine).
La vidéo amateure, postée sur les réseaux sociaux, montre des policiers chargeant plusieurs manifestants qui voulaient rejoindre le Parlement de Bretagne, dans l'hypercentre, ce qui n'avait pas été autorisé par la préfecture. On y voit notamment un homme tomber près d'une voiture, se rouler en boule et recevoir à terre plusieurs coups de matraque et de pieds de la part de deux policiers. «C'est bien mon client que l'on voit sur cette vidéo, affirme Me Olivier Pacheu, son avocat , joint par Libération. Un certificat médical atteste d'une ecchymose de 12 centimètres sur ses jambes et d'une incapacité temporaire de travail de trois jours. Il a pris de sacrés coups, il boite sérieusement.»
Interpellé quelques minutes plus tard, ce père de famille a ensuite été placé 48 heures en garde à vue. «Il a attendu vingt heures avant d’être auditionné la première fois et le procureur voulait même le placer en détention provisoire au départ. Il l’a mal vécu», poursuit l’avocat. Remis en liberté samedi, il a été mis en examen et sera jugé le 22 avril pour «participation à un attroupement armé» et «violences envers un agent de la force publique avec armes [projectiles, ndlr]». Ce qu’il conteste.