La secrétaire générale du Syndicat de la magistrature (classé à gauche) réagit à l'interview du ministre de la Justice dans le Journal du dimanche. Deux mois après sa nomination, Jean-Jacques Urvoas décrit une justice «à bout de souffle», avec un ministère qui «n'a plus les moyens de payer ses factures», ni même d'imprimer les jugements faute «de ramettes de papier». «Tout ce qu'il décrit est vrai, acquiesce Laurence Blisson. Le budget de la justice est sous-dimensionné depuis des années, les personnels sont à cran. Mais la question essentielle, c'est plutôt : que va-t-il faire ?» Elle craint que le garde des Sceaux veuille faire du juge «une simple machine à décisions juridictionnelles». Le projet de loi sur le Conseil supérieur de la magistrature, qui sera présenté cette semaine, l'inquiète. «Ce texte marginalise l'autorité judiciaire, prévient-elle. C'est ce débat-là que nous devons avoir aujourd'hui.»
«Qu’Urvoas reconnaisse la pénurie de moyens, c’est positif. Mais que fait-il pour la justice ?»
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Publié le 03/04/2016 à 20h11
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