Menu
Libération
Droit de suite

Le directeur d'école de Villefontaine soupçonné de pédophilie s'est suicidé

L'affaire avait éclaté il y a un an, suscitant un vif émoi. Cet enseignant de 46 ans avait été mis en examen pour des viols présumés sur plusieurs de ses élèves.

Vue extérieure en date du 24 mars 2015 du groupe scolaire Le Mas à Villefontaine (Photo PHILIPPE DESMAZES. AFP)
Publié le 05/04/2016 à 12h41

Le directeur d'école de Villefontaine, dans l'Isère, mis en examen il y a un an pour des viols présumés sur des élèves, s'est suicidé la nuit dernière, à la prison de Corbas, annonce ce mardi matin le Dauphiné Libéré.

Le ministère de la Justice indique qu'une enquête a été immédiatement ouverte par le procureur pour établir les circonstances exactes du décès. «L'individu faisait l'objet d'une surveillance particulière, ayant déjà tenté de se suicider. Le ministre de la Justice est absolument déterminé à faire la lumière sur les circonstances du décès.»

L'affaire avait éclaté en mars 2015, suscitant un vif émoi et donnant lieu à un projet de loi, soumis au vote du Sénat aujourd'hui même. L'enseignant, âgé de 46 ans, était en détention provisoire depuis un an, soupçonné d'avoir imposé «par surprise» des fellations à plusieurs de ses élèves de CP dans le cadre de ce qu'il appelait «un atelier du goût», durant lequel les enfants les yeux bandés, devaient identifier des «choses» que l'enseignant leur faisait goûter.

L’enquête a montré depuis qu’il filmait ses actes, des supports informatiques ont été trouvés chez lui. La justice dénombre une soixantaine de victimes potentielles de l’enseignant dans les différents établissements où il a exercé.

Un projet de loi d’émotion

Au moment de son arrestation, le ministère de l'Education «découvrait» qu'il avait écopé en 2008 d'une peine d'emprisonnement de six mois avec sursis pour avoir téléchargé des images pédopornographiques. Cette peine était accompagnée d'une obligation de soin de deux ans, mais n'avait pas été assortie d'une interdiction d'entrer en contact avec des enfants. A l'époque, il avait déclaré aux gendarmes n'avoir «jamais eu de relations avec des mineurs. […] Je ne peux pas le concevoir mais je peux le craindre». Il avait continué d'enseigner, le rectorat assurant ne pas avoir été informé de cette condamnation, qui figurait pourtant dans son casier judiciaire.

Face au scandale provoqué par cette affaire, les ministères de l'Education et de la Justice avaient alors promis de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la communication des informations de ce caractère entre leurs services. Un projet de loi, qui doit être adopté ce mardi, obligera à l'avenir les procureurs à alerter l'administration de l'Education nationale en cas de condamnation définitive mais aussi dès la mise en examen.