Roxane, 29 ans, en recherche d’emploi «Je me demande juste si ça sera efficace»
«Je suis venue accompagner mon mec qui est en train de réaliser un dessin à la craie sur la loi travail. Il n'a pas eu à me convaincre, ça allait de soi. Habituellement, je ne suis pas trop du style à militer. Quand j'ai vu la nouvelle sur Google Info, je me suis dit : "Qu'est-ce que c'est encore que ce truc ?" Mais même si je suis un peu sceptique pour l'instant, je trouve l'initiative bien. J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques personnes, c'est agréable. Je me demande juste si ça sera efficace. Est-ce que ça va impacter sur la politique ? Les choses vont-elles vraiment changer ? Peut-être que le mouvement devrait être plus encadré. Pourquoi pas avec un leader, une grosse tête qui fasse le poids ? Personnellement, ce qui m'indigne, c'est le problème du chômage. Même les pistons sont bouchés. Pourtant je suis diplômée et pas bête, c'est pas normal !» C.Ca.
Renan, 22 ans, étudiant en histoire «Construire ensemble quelque chose de fort»
«Je suis arrivé dès le premier jour et je n’arrive pas à m’empêcher de passer chaque jour trois-quatre heures. Je suis ici pour imaginer autre chose, j’ai manifesté contre la loi travail, mais ce n’est pas la raison principale de ma présence. Je voudrais qu’on construise ensemble quelque chose de fort, même si ça prend des mois. Je me rends compte que c’est un peu utopiste, mais c’est pas grave. Je voudrais qu’il y ait toujours du monde ici, qu’il y ait une assemblée générale permanente. Ça me fait du bien de venir écouter les autres, de rencontrer des gens passionnants. Je n’ai pas encore pris la parole, mais je le ferai peut-être bientôt. Ici, personne ne t’oblige à agir, tu viens pour y faire ce qui te plaît. J’essaye de dire à tous mes amis de venir, mais ils ne comprennent pas pourquoi j’y passe autant de temps. Je n’ai jamais été militant ailleurs, mais cette forme d’action me convient vraiment».
Marianne, 52 ans, cadreuse audiovisuel «Ça circule, ça discute, ça rêve, ça palpite»
«C’est la première fois que je passe à République depuis que Nuit debout existe. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je regardais ça sur les chaînes d’information en continu et je lisais les comptes rendus dans les journaux. C’est un endroit où ça bouge, ça circule, ça discute, ça rêve, ça palpite. Ce qu’on arrête tous de faire malheureusement. Si j’avais 20 ans, je serais là tout le temps. J’aime l’idée qu’il puisse se passer quelque chose et je sens que ça peut arriver à partir d’ici. C’est pas encore sûr que je trouve ma place, mais j’ai envie d’essayer. Je vais participer à ma première assemblée générale, j’ai cru comprendre qu’ils faisaient des signes pour donner leur avis, j’ai hâte de voir ça. Et puis je suis aussi venue parce que mon fils m’en a parlé, il vient tout le temps, lui. J’ai peur du moment où il va me dire qu’il s’installe vraiment là. Mais en même temps, je serai heureuse pour lui.»