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Libération
Droit de suite

La petite entreprise Macron agace ses collègues

A Metz où l’exécutif reçoit ce jeudi Angela Merkel et ses ministres, le solo du locataire de Bercy s’est invité dans les coulisses du Conseil des ministres franco-allemand.
Emmanuel Macron le 6 avril sur le site Procter et Gamble d'Amiens. (Photo François Lo Presti. AFP)
publié le 7 avril 2016 à 13h02

Le camarade Macron leur a piqué la vedette. Pourtant absent de cette première partie de la journée franco-allemande à Metz, où certains ministres étaient invités à discuter avec des jeunes des deux pays, impossible de ne pas interroger ses collègues du gouvernement sur le lancement, mercredi soir à Amiens, de son mouvement, «En marche» par le ministre de l'Economie. «Oh, vous savez, tout le monde commence à s'agiter», tente de minimiser Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, en attendant le début de son atelier.

Entre deux échanges avec les jeunes, Jean-Marc Ayrault n'accepte de répondre qu'à des questions sur l'Europe et les réfugiés: «Si on veut sauver Schengen, il faut protéger nos frontières extérieures [...] tout ce qui a été décidé doit être mis en œuvre.» La ministre du Travail, Myriam El Khomri, évite habilement de se trouver face à un journaliste français. Seule une ex-ministre, la députée de Moselle, Aurélie Filippetti, accepte volontiers de parler. «Je suis assez choquée, balance-t-elle. Lui qui connaît le monde des banques et qui est à son poste de ministre de l'Economie a peut-être mieux à faire avec le scandale des Panama Papers et l'évasion fiscale que de s'occuper de son avenir politique personnel.» Pour l'ex-ministre de la Culture, Macron «ne fait que du bla-bla»: «Il ne dit rien sur le fond. On en a vraiment assez de ces politiques qui ne parlent que d'eux.»

Au même moment, à l'autre bout de la salle, François Hollande et Angela Merkel sont au milieu des jeunes, à répondre à quelques questions et à prendre des photos. Manuel Valls est juste à côté. Un journaliste l'accoste : «En marche ou pas ?» Regard noir du Premier ministre : «Je n'ai pas de temps à perdre.» D'autant plus que le sujet du jour est le Conseil des ministres franco-allemand de l'après-midi, auquel participe Emmanuel Macron. Nouvelle tentative du journaliste auprès des chefs du gouvernement : «Le clivage droite-gauche est dépassé?». «C'est un beau clivage!», rétorque Valls. Le Président poursuit ses photos avec les jeunes. «En marche?» Réponse de Hollande : «Je cours, moi, je cours!»